Chronique film : Le secret de Brokeback Mountain

Sous la pression d’un des membres de mon fan-club (qui atteint à ce jour 3 adhérents – qui d’ailleurs n’ont pas encore payé leur cotisation de 2006….), dont je tairai le nom (je peux cependant dire que son prénom comporte 4 lettres, commence par un F, se termine par un D, et contient dans l’ordre les lettres R et E), voici ma première critique de film.

J’aurais pu vous parler de l’Ivresse du Pouvoir, mais j’ai envie de donner envie, et je pense que là ça n’aurait pas été possible. Le film m’est bien passé au dessus de la tête, mais heureusement, le sus-nommé, lui a tout compris, et en a fait une excellente critique qui donne envie, et que vous pourrez lire en cliquant sur le titre du film.

J’aurais également pu vous parler de Syriana, mais de la même façon, F..D, a pondu une critique à laquelle je ne puis qu’adhérer totalement, je ne vois pas la nécessité de récidiver. Juste une mise en garde, si vous y allez n’hésitez pas à lire des résumés de l’histoire avant d’entrer dans la salle obscure, ça vous évitera de tenter de mettre en route tous les neurones rouillés de votre cervelle pendant le film, et donc de perdre le fil trop souvent. Sinon, un film à recommander.

Donc (et oui trois paragraphes avant de savoir quel film sera l’objet de ce post, si c’est pas un suspense rondement mené ça), voici mon humble avis sur le film trois fois oscarisé :

Le secret de Brokeback Mountain
d’Ang Lee

Pourquoi je n’avais pas envie d’y aller :
Malgré les bonnes critiques, le concept de « Western Gay », je trouvais ça quand même un chouia racoleur. Et le taïwanais Ang Lee a beau avoir une excellente filmographie plutôt internationale (Salé Sucré, Raisons et Sentiments, Tigre et Dragon, Hulk (!!!)), s’attaquer au mythique western, il faut avouer que c’était plutôt gonflé.

Pourquoi j’y suis allée :
Pas grand chose de très tentant cette semaine, alors j’ai choisi le film qui passait dans ma salle préférée, le CNP Odéon de Lyon, beau comme un ciné à l’ancienne, une seule salle, des fauteuils rouges… lovely.

Pourquoi j’ai aimé dès les premières images :
Des moutons, des moutons partout, ça change des vaches. Un western ovin, déjà, ça force l’admiration. L’image est un peu grumeleuse, les paysages, à couper le souffle. C’est beau, beau, beau. Dans cette nature grandiose, se trouvent parachutés deux sheepboys (ben non, pas des cowboys, ils gardent  des moutons, pas des vaches) des années 60, payés pour garder ces fameux moutons sur les pentes de la spectaculaire montagne de Brokeback. Ils sont beaux, beaux, beaux… pas méga expansifs, mais leurs regards sont pleins de sens. Jack Twist, et Ennis del Mar (les deux sheepboys), tombent amoureux… pas très politically correct pour de virils fermiers américains des 60s. Ca fait désordre. Une fois descendus de leur montagne, leurs routes se séparent, Ennis et Jack se marient avec deux jolies ravissantes américaines et…

Pourquoi j’ai pleuré la moitié du film :
Les journalistes, les critiques de tout poil, sont des imbéciles. Brokeback mountain n’est pas un western, ni un film gay, ni un western gay. C’est un des plus beaux films d’amour jamais filmés ! Roméo et Juliette, peuvent aller se rhabiller, avec leur amourette d’adolescents. Cet amour là est aussi impossible, est aussi tragique que celui des amants de Vérone. Mais ici, cet amour dure le temps d’une vie, ou presque. Chaque rencontre interdite, chaque moment de répit, nous submerge d’émotions car on sait d’avance que l’issue en sera fatale. C’est donc beau, beau, beau (ben faut le dire quand même), passionné, et lacrymal.

Pourquoi Ang Lee est un grand réalisateur et mérite son Oscar :
Justement parce qu’il a réussi ce tour de force, de tranformer ce qui aurait pu être un western gay, en film d’amour, tout simplement. Aucune fausse pudeur, il filme juste, sans chercher à cacher, sans chercher à exhiber. Il n’y a rien de choquant, rien de provoquant. Jack et Ennis sont deux gars qui s’aiment, ce sont des durs, virils, qui s’aiment… quand ils s’embrassent, ce ne sont pas deux hommes qui s’embrassent, ce sont deux personnes qui s’aiment, et ça fait du bien, même si ça fait mal.

Au fait, je vous ai dit que c’était beau, beau, beau ?

PS : à noter, un brillant compte-rendu des Oscars 2006 par notre ami F..D, envoyé spécial depuis son canapé, se trouve ici.

15 réflexions au sujet de « Chronique film : Le secret de Brokeback Mountain »

  1. Bien dit

    Eh oui, ce film est beau, beau, beau. Car il sait monter les beaufs, beaufs, beaufs (pas si beaufs que ça justement) de l’Amérique profonde. Et dans le genre, c’est moins rude que Boys don’t cry qui m’avait plutôt traumatisé. Juste une petite erreur : ce n’est pas la première fois qu’Ang Lee s’essaie au western, il avait déjà « commis » le très beau et très méconnus Chevauchée avec le diable (Ride with the devil, en VO) qui n’était déjà pas vraiment un western.

    Annis Del Mar
    (Nouveau venu dans ton fan club. Au fait, c’est combien l’adhésion ?)

  2. Touchée

    Merci, merci beaucoup ! D’avoir lu (en entier, et là respect), d’avoir commenté (avec panache), d’avoir rectifié (avec raison) ! Moi aussi, je fus assez traumatisée par Boys don’t cry, et je trouve que, justement la force de ce film là, c’est de dénoncer cette violence, cette connerie, mais en sortant de la séance, tout ce que tu trouves à dire c’est « putain, c’est fort l’amour quand même ». Encore merci !
    PS : la cotisation est gratuite pour tous les nouveaux parents, de bébés de moins de 4 mois

  3. amour

    en preambule ,les cotisations sont-elles gratuites pour le troisième age?j’ai lu avec attention les critiques ciné Mr F…D semble être bon public ,pourquoi j’ai envie d’aller voir le film de sheepboys parce-que tu en as parlé avec tant d’emotion……..Pourquoi je n’irai peut-ëtre pas parce que je n’ai plus envie de pleurer et que l’amour ben bof c’est pour les autres et que je suis un peu desabusée ,mais c’est vrai ça arrive si fort et si totalement que plus rien d’autre n’a d’importance alors peut-être

  4. bravo bravo bravo

    Cette critique donne vraiment envie d’aller voir le film,et c’est ce que j’aurais fait si je ne l’avais pas déjà vu.

  5. Je vais justement voir le film cet après-midi et ta critique me rend encore plus impatiente!!!
    Quand je pense à tous les gens qui critiquent ce film sans même l’avoir vu juste parce que ce sont deux mecs… je trouve ça vraiment dommage!

  6. mout mout

    C’est bien vrai tout ça, malgré quelques longueurs bien longuettes, le film était très agréable, flirtant avec des genres rebattus (western ? documentaire animalier, géographique ? enquête socio sur les bergers ? film us nourri au grain ? comédie romantique ? porno braguette ?) pour aboutir à un enthousiasme de grand air au final placardisé, l’amour remisé sur un cintre, enfermé par la bêtise et le conformisme.
    Et en plus le sheep-boy survivant est mort, l’acteur joli garçon blond, comme on sait. Un vrai gachis, dans la vraie vie aussi.

  7. Gâchis/

    Sopsch : oui, un vrai gâchis. Ce gars là avait le petit truc en plus pour rentrer dans la légende. Et c’est chose faite. Il laisse derrière lui une petit fille de 2 ans. Triste.

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