Chronique livre : Insecte

de Claire Castillon

Style enlevé, langue acerbe, vitesse de la pensée et de l’écriture, Insecte, de Claire Castillon, se propose, en quelques nouvelles courtes de brosser un panorama des relations mères-filles. C’est trash et provocateur, vénéneux, sadique, sans pratiquement jamais une petite goutte de tendresse. Forcément, on finit par s’identifier ça et là, par se projeter dans quelques souvenirs de tensions familiales. En ça, c’est réussi et accrocheur.

Si on se laisse vite prendre par ces histoires malignes, ces retournements de situation brutaux, on a pourtant rapidement l’impression que Claire Castillon remplit soigneusement son cahier des charges. Elle a bien dû se taper toutes les émissions de Delarue traitant peu ou prou des rapports mères-filles, des enfants à problème, ou pire de Confessions intimes sur la chaîne qui est conçue pour abrutir.

La liste finit par paraître systématique et sans honnêteté, un catalogue où tout passe : inceste, retombée en enfance de la môman, crise d’adolescence, matricide, syndrome de Münchausen par procuration, enfant handicapé, gavage de médicaments forcé, abandon de bébé … Ca devient peu à peu malsain et truqueur, vaguement nauséabond, sans jamais être vraiment dérangeant (ben ouais, ça m’est arrivé de regarder Delarue, j’en connais un rayon). A lire sur un Dijon-Paris, avec des gosses qui hurlent dans le wagon.

2 réflexions au sujet de « Chronique livre : Insecte »

  1. malaise

    Je suis sonnée par la lecture de ce livre. Trop fort pour moi. Je ne pense pas pourtant être sensible, mais là, ce côté trash m’a laissé un mauvais gout, je suis particulièrement hantée par la nouvelle « Mundchaussen par procuration »…
    Livre bien écrit, trop peut être…
    Pourquoi j’ai lu ce truc ? il est traumatisant…
    vite, une histoire légère et marrante ! pour passer à autre chose !

  2. Mauvais goût

    Delph : merci de ta visite. Ah oui, c’est vraiment crado comme nouvelle. Mais un peu facile de faire du « spectaculaire » sur une pathologie qui méritait une approche un peu plus fine, un peu plus sobre, car touchant au coeur de la souffrance humaine.
    Pour un conseil en histoire légère, euh, je ne sais pas, je peux te conseiller Oui-Oui ou Babar, quoi que, ça peut être un peu hard aussi.
    Enfin merci de ton com’, sur les chroniques, ça fait vachement plaisir

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