Chronique film : Rumba

de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy.

chapeaux
Choisis ton bibi et clique dessus.

Ahhh, voilà un film qui a réussi à me faire oublier ma migraine durant 1h17. Et ça ça fait du bien. C’est sûr, Rumba ne va pas révolutionner ma vision philosophique du monde, mais c’est un excellent divertissement, à la fois très simple d’accès, foutrement bien foutu, et un vrai film d’auteurs. L’histoire démarre très simplement : un couple de profs gentils, amoureux de danses latines. Tout va bien pour eux jusqu’à ce qu’ils percutent en voiture un suicidaire décidé mais malchanceux. Pour notre petit couple, c’est le début de la fin, des cataclysmes de plus en plus graves leur tombant sur la tronche avec méthode. Rien de transcendant là-dedans, mais le trio de réalisateurs est incroyablement inventif.

Tourné entièrement en plans fixes, très avare en dialogue, le film est cadré avec une grande finesse. Tous les plans sont absolument millimétrés, réglés au centième de seconde, d’une incroyable richesse. C’est dans les petits détails que le film est vraiment craquant : des coupes en toc dans tout l’appart, des vêtements colorés qui restent suspendus à leur fil après un incendie, intacts dans leurs formes mais complètement noircis, une plage couverte de figurants hilarants, un soupir, une façon de s’essuyer le visage avec n’importe quel bout de tissu qui passe… c’est vraiment de la dentelle mathématique, de l’horlogerie pas suisse mais ultra-précise. Dans ces cadres très composés, les acteurs s’en donnent corporellement à coeur-joie. Ça danse, ça claudique, ça marche, ça gigote, ça mimique juste ce qu’il faut, c’est du vrai bon cinéma burlesque d’inspiration Tatiesque, Chaplinienne, ou Keatonante. Les héros ne sont à l’aise que quand ils dansent ou se dépensent, sinon, ils sont joliment gauches.

Le film est court mais pas exempt de quelques petites longueurs, rien de grave cependant. On peut aussi lui reprocher d’être un peu trop lisse, trop parfait, trop maîtrisé, malgré les trucages craquants à l’ancienne. On sent qu’il n’y a vraiment pas de place à l’impro ici, et il manque un petit je ne sais quoi de naturel, ou de plantade bon enfant pour être complètement convaincant. Mais bon, Rumba est une petite chose incroyablement riche, inventive et loufoque. A voir sans hésitation !

 

Une réflexion sur « Chronique film : Rumba »

  1. ya de la rumba dans l’air, demain je reviens faire le bidouillage de ta photo précédente

    Posté par Gérard Méry, 15 septembre 2008 à 00:25
    Je réflexionne… )

    Posté par Laetirature, 15 septembre 2008 à 12:53
    « Choisis ton bibi et cl-… »

    — Non, mais vous me prenez pour qui ? (Professeur Stump)

    Posté par Professeur Stump, 15 septembre 2008 à 15:13
    Je suis toujours aussi admiratif de ta plume…A quand une nouvelle avant que de nous faire un roman?

    Posté par philippe, 15 septembre 2008 à 18:08
    trop cool! deja trés envie d y aller mais la je suis a bloc!

    Posté par elaine, 15 septembre 2008 à 19:30
    RUMBA !

    Gérard : avec grand plaisir, il me tarde de voir ça

    Laetirature : ça peut etre utile parfois !

    Professeur Stump : ahhh, soupir, professeur, vous manquez décidemment d’humour… allez, on se décontracte des bretelles que diable !

    Philippe : oh lala j’ai l’imagination d’une moule. Ca risque d’etre difficile ! Ceci dit grand merci pour le compliment.

    Elaine : c’est un film pour toi ! Fonce !

    Posté par Anne, 15 septembre 2008 à 21:30
    La photo est vraiment top … chapeau !

    Posté par piiia, 16 septembre 2008 à 12:08
    CHAPEAU

    Piiia : trop fastoche, avec un décor pareil

    Posté par Anne, 16 septembre 2008 à 21:29
    Bonjour,

    J’ai cru comprendre que vous aimiez la photographie. Que pensez-vous de participer à Linwelin, une galerie photo à thème ouverte à tous ? Le thème actuel est « Vous en 3 photos ».
    Pour plus d’infos, rdv sur http://galerielinwelin.canalblog.com/
    A bientôt =)

    Linwelin, votre galeriste.

    Posté par Linwelin, 17 septembre 2008 à 15:03
    Et su smoking de travers, pépère.
    J’adhère à ta critique. Et tout à fait d’accord sur le côté pas improvisé du tout. Dominique Abel, qui était là pour la projection du film à Poitiers, a bien dit qu’ils étaient pas terrible en impro, et qu’avec le format qu’ils ont choisi (1h17 c’est court), ils ne peuvent pas se permettre de liberté.
    Et puis, si ça se trouve, ils ne sont pas bons du tout en impro. Ils font ce qu’ils savent faire, et ils le font bien.

    Posté par Djiwom, 31 octobre 2008 à 13:19

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