d’Helen Macdonald.
L’autour avait empli la maison de sauvagerie comme un vase de lys l’emplit de son parfum. Tout pouvait commencer.
Deuxième livre lu dans le cadre du Prix du roman Fnac 2016 et en attendant la lecture des trois suivants, M pour Mabel sera sans doute la surprise la plus inattendue du lot de cinq. Derrière son titre, sa couverture et son éditeur sur lesquels je n’aurais pas misé un kopek, M pour Mabel m’a en effet embarquée, surprise, déroutée.
Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé le fait de ne pas vraiment savoir ce que je lisais. Biographie de l’écrivain T. H. White, essai sur la fauconnerie, autobiographie d’une période de deuil dans la vie d’Helen Macdonald, M pour Mabel se joue des genres. J’aime cette manière de considérer la littérature de manière globale, multi-directionnelle, comme un objet qui dépasse les frontières. L’auteur se moque des conventions, a plein de choses à nous raconter et le fait comme elle l’entend. Son cerveau crée des liens, des passerelles entre les choses, les êtres, la nature, la littérature et nous invite à la suivre. Tout ça est d’une immense liberté.
Plutôt bien traduit, M pour Mabel séduit surtout pour les scènes d’apprivoisement mutuel entre l’auteur et son rapace, Mabel. Sujet totalement exotique pour moi et grande découverte, cet apprentissage fascine. Helen Macdonald saisit le moindre frémissement de plume, le plus petit mouvement de bec de son autour, en même temps que ses angoisses et ses exaltations. On est également passionné par cette histoire de la fauconnerie qui irrigue le roman, surgissant de-ci de là et soulevant réflexions et prise de recul sur cette activité qu’est la fauconnerie et qui est aujourd’hui reconnu patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Parfois un peu mal fichu, un peu longuet, M pour Mabel remporte pourtant sans aucun problème le bout de gras (ou plutôt de lapin), par son étrangeté, sa singularité, l’ouverture sur ces mondes inconnus. Franchement, une bien belle surprise.
Ed. Fleuve éditions
Trad. Marie-Anne de Béru