d’Olivier Adam.
Un peu effrayée lorsqu’on m’a offert ce livre, les images de Je vais bien, ne t’en fais pas, adaptation cinématographique (et comique?) d’un autre livre d’Olivier Adam me flottaient encore dans la tête. Mais il faut avouer que Falaises est plutôt un beau livre, sincère, à la construction intéressante, aux personnages attachants.
Nous voilà plongés dans l’esprit du narrateur, qui, à trente et un ans, marié et papa, revient sur les lieux du suicide de sa mère. Durant une nuit d’insomnie, il retrace, dans le désordre, sa vie, cette enfance dont il ne se souvient quasiment plus, le suicide de sa mère, son adolescence marquée par l’absence du père, les drogues, le sexe et l’anorexie de sa copine, son début de vie d’adulte et la mort de sa petite amie, et puis la rencontre de sa femme et sa paternité, comme un point final à un itinéraire bousculé.
Difficile de savoir quel est le degré d’autobiographie dans Falaises. Mais finalement peu importe. L’écriture d’Olivier Adam, bien que flirtant parfois avec la métaphore chichiteuse, a quelque chose d’incroyablement visuelle. Pas étonnant que les metteurs en scène se soient intéressés à ses romans. Les scènes se déroulent sous nos yeux, avec évidence et pourtant avec une certaine économie descriptive. On est souvent touché par l’histoire, par les blessures des personnages, par les réflexions du narrateur, par sa volonté de vie malgré tout, sa capacité à passer outre les malheurs sans les oublier, son constat que les gens changent en profondeur parfois, sans qu’on y puisse rien. Un joli livre pour une belle et dure histoire.