Les indispensables – Livres 2016

Impossible, impossible de ne retenir que dix titres parmi toutes les merveilles lues (et pas forcément chroniquées) en 2016. Et pourtant. Après une lutte acharnée contre moi-même, voici donc les dix (arghhhh) titres du classement Racines : les indispensables 2016. Privilège aux textes, même imparfaits, parfois un peu mal fichus et pas très bien coiffés, mais qui ont chamboulé mes émotions et dont j’ai conscience qu’ils ont, quelque part, modifié quelque chose dans la façon dont je perçois le monde. Par ordre plus ou moins chronologique de lecture, tiens, pour changer.

Peindre, pêcher et laisser mourir de Peter Heller (Actes Sud)

Prendre dates de Mathieu Riboulet et Patrick Boucheron (Verdier)

La jeune épouse d’Alessandro Baricco (Gallimard)

Fabrication de la guerre civile de Charles Robinson (Seuil)

Toutes les femmes sont des aliens d’Olivia Rosenthal (Verticales)

Last love parade de Marco Mancassola (La dernière goutte)

Hiver à Sokcho d’Elisa Shua Dusapin (Zoé)

Les nouvelles métropoles du désir d’Eric Chauvier (Allia)

Le garçon de Marcus Malte (Zulma)

Watership down de Richard Adams (Monsieur Toussaint Louverture)

A noter que 2016 fût un grand cru, et que j’aurais aussi pu tout aussi bien mentionner Ali Zamir, Jean Echenoz, Mariette Navarro, Garth Risk Hallberg, Joseph Boyden, Jean Cagnard, Andréas Becker, Nicole Caligaris, Helen McDonald, Jonathan Swift, Jim Harrison, Živko Čingo, Emma-Jane Kirby, Laura Kasischke, Eric Pessan…

Les indispensables – Livres 2014-2015

Racines a peu de temps pour écrire depuis deux ans, mais lit (presque) toujours autant. Un petit créneau pour faire le point sur les 20 indispensables lus en 2014 et 2015. Il y a du beau, du magnifique et du sublime. Dans l’ordre alphabétique des titres.


L’ancêtre de Juan José Saer (Le Tripode)

Crash-test de Claro (Actes Sud)

Et quelquefois j’ai comme une grande idée de Ken Kesey (Monsieur Toussaint Louverture)

Far from the madding crowd (Loin de la foule déchaînée) de Thomas Hardy. (Epub, Collins classics)

Grosses joies de Jean Cagnard (Gaïa)*

L’histoire de Daniel V. de Pierre Brunet (Signes et Balises)

Histoire d’un Allemand de Sebastian Haffner (Babel)

Je viens d’Emmanuelle Bayamack-Tam (POL)

Krach de Philippe Malone (Quartett)*

Mécanismes de survie en milieu hostile d’Olivia Rosenthal (Verticales)

Minsk cité de rêve d’Artur Klinau (Signes et Balises)

Moo Pak de Gabriel Josipovici (Quidam éditeur)

Pas Liev de Philippe Annocque (Quidam éditeur)

La petite lumière d’Antonio Moresco (Verdier)

Le portique du front de mer de Manuel Candré (Joëlle Losfeld)

Les saisons de Maurice Pons (Christian Bourgois)

Le sanglier de Pierre Luccin (Finitude)

Soumission de Michel Houellebecq (Flammarion)

Une forêt d’arbres creux d’Antoine Choplin (La fosse aux ours)

22/11/63 de Stephen King (Le livre de poche)


* Chroniques disponibles dans l’indispensable Revue dissonances

Les Indispensables – Livres 2013

Vous l’attendiez tous, les plus beaux livres lus par Racines en 2013. Une grosse année lecture, mais un top 10 réalisé en un claquement de doigts et plein de chouchous difficiles à départager. Aucune hiérarchie dans ces listes, Racines ne va pas se mettre à distribuer des notes.

Les indispensables 2013

Percutants, virtuoses ou complétement dézingués, ils ont marqué mon année et ne me quittent plus.

1414 de Jean Echenoz (Minuit). Le maître Echenoz nous offre un roman d’une élégance et d’une poésie rare. En une centaine de pages, 14 recèle une richesse stylistique et visuelle, ainsi qu’une ampleur incroyables. Une perle.

 

 

sitoutnapasperiavecmoninnocenceSi tout n’a pas péri avec mon innocence d’Emmanuelle Bayamack-Tam (P.O.L). Par l’énergie dévastatrice de son écriture, Emmanuelle Bayamack-Tam dresse le portrait sans concession d’une famille bancale et affirme avec force le pouvoir salvateur de la littérature. Une bombe.

 

 

leromandunetreLe roman d’un être de Bernard Noël (P.O.L). Le pinceau Roman Opalka sous la plume Bernard Noël ou quand un fabuleux système de penser l’Art et le monde se transforme en poésie. Un vertige.

 

 

leringinvisibleLe ring invisible d’Alban Lefranc (Verticales). Alban Lefranc s’empare d’Ali, malaxe et recrache le mythe. Ca a du souffle, du rythme, de la puissance. Une course.

 

 

irenenestorIrène, Nestor et la vérité de Catherine Ysmal (Quidam Editeur). Pour son premier roman, décalé et touchant, Catherine Ysmal donne langue, voix et vie à des invisibles. Une révélation.

 

 

Dans-les-citesDans les cités de Charles Robinson (Seuil). Un anthropologue à la découverte d’une cité. Erudit, foisonnant, hilarant, dérangeant et terrifiant, une fiction mâtinée de sociologie, d’architecture et de politique. Un OLNI.

 

 

carnet-retrouve-sur-un-cadavreCarnet retrouvé sur cadavre de Kevor Lewandowski (La Machine Folle). Futur livre culte introuvable, la lente agonie de Kevor Lewandowski inadapté chronique et fan de vinyls. En quelques pages, une bonne dose de phrase mythiques, drôles et désespérées, drôles parce que désespérées. Un chouchou.

 

 
la-disparition-de-jim-sullivanLa disparition de Jim Sullivan de Tanguy Viel (Minuit). Le plus beau roman américain a été écrit par un français cette année. Taquin et virtuose, Tanguy Viel offre une partition ultra-composée mais qui réussit à ne pas faire l’impasse sur l’émotion. Un grand pied.

 

 

nueLa Quadrilogie de Marie (Faire l’amour, Fuir, La vérité sur Marie, Nue) de Jean-Philippe Toussaint (Minuit). Parce que c’est beau, beau, beau, que Jean-Philippe Toussaint est un grand maître de la littérature, capable de la plus belle poésie visuelle et de la plus crue et cruelle réalité. Un absolu.

 

 

nouonsnousNouons-nous d’Emmanuelle Pagano (POL). Emmanuelle Pagano rend visible les liens qui nous unissent. Par une succession de petits tableaux disparates elle nous parle de nous et des autres, de nous contre les autres et avec les autres. Un universel.

 

 

 

Les tauliers

Certes, ils n’ont pas besoin qu’on leur fasse de la pub, mais fichtre, qu’est-ce que c’était bien.

Underground d’Haruki Murakami (Belfond)
Canada de Richard Ford (Editions de l’Olivier)
Un oiseau blanc dans le blizzard de Laura Kasischke (J’ai lu)
D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère (Folio)

 

Les titilleurs

Découvertes ou confirmations, parfois un peu boiteux, parfois suprêmement maîtrisés, des textes qui sans aucun doute grattent et frottent, interrogent et malmènent.

Paris est un leurre de Xavier Boissel (Inculte)
Une femme avec personne dedans de Chloë Delaume (Seuil)
L’hôpital d’Ahmed Bouanani (Verdier)
La constellation du chien de Peter Heller (Actes Sud)
Le garçon incassable de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)
Le plancher de Perrine Le Querrec (Les doigts dans la prose)
La claire fontaine de David Bosc (Verdier)
Prodiges® de Mariette Navarro (Quartett)

Les Indispensables – Livres 2012.

Suite des indispensables, après le cru 2011, voici une sélection des plus belles choses lues en 2012 par Racines.

Les grosses claques

 

PicsArt_1354469057264-600Eloge des voyages insensés de Vassili Golovanov (Verdier) : un livre sur tous les voyages, qui peut changer une vie.

 

 

 

Petite Table Sois Mise

Petite table, sois mise ! d’Anne Serre (Verdier) : pour les espaces de liberté qu’elle a ouverts en moi, merci.

 

 

 
Somaland

Somaland d’Eric Chauvier (Allia) : parce que le langage est tout, et que Chauvier l’a bien compris.

 

 

 
La théorie de l'information

La Théorie de l’information d’Aurélien Bellanger (Gallimard) : probablement le one-shot de l’année, mais absolument passionnant.

 
 
 

La persistance du froid

La persistance du froid de Denis Decourchelle (Quidam Editeur) : des phrases tentaculaires, qui se déploient, avant de toucher leur cible, magnifique.

 

 

 

Les petites merveilles

Ils ne sont pour rien dans mes larmesIls ne sont pour rien dans mes larmes d’Olivia Rosenthal (Verticales) : cinéma et littérature se mêlent dans cette petite chose bouleversante.

 

 

 

Forêt NoireForêt noire de Valérie Mréjen (P.O.L) : un catalogue sidérant et absurde, un regard d’une humanité juste.

 

 

 

Tout passeTout passe de Gabriel Josipovici (Quidam Editeur) : le livre minimal qui raconte pourtant toute une vie, un tour de force d’une grande beauté.

 

 

 

EcorcesEcorces de Georges Didi-Huberman (Les Editions de Minuit) : un livre qui n’est plein que de questions, d’une vertigineuse intelligence.

 

 

 

Au BordAu bord de Claudine Galea (Espaces 34) : un texte fort, profond, troublant. Une vraie claque.

 

 

 

Et puis, comme cette année, j’ai lu beaucoup de belles choses, une troisième catégorie bonus.

Les découvertes +++

Crevasse de Pierre Terzian (Quidam Editeur) : pour l’art de la chute, et le bouleversement que peut produire un geste tendre.

L’escalier de Jack de Jean Cagnard (Gaïa) : enfin un livre que je peux prêter à mes collègues sans qu’ils me traitent de suicidaire prise de tête !

Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin (Les Editions du Sonneur) : grand style, et une scène qui me hante encore.

Autour de moi de Manuel Candré (Joëlle Losfeld) : des souvenirs obsessionnels d’une enfance douloureuse, une belle réflexion sur la mémoire.

Ma dernière création est un piège à taupes d’Oliver Rohe (Inculte) : parce que pour m’intéresser à une arme, fallait que ça soit costaud comme il faut.

Bois sauvage de Jesmyn Ward (Belfond) : bizarrement passé inaperçu, un très beau livre Deep South, parfaitement maîtrisé, vibrant, brutal, et d’une grande poésie.

Les Indispensables – Livres 2011.

C’est avec un an de retard que je vous propose une sélection des livres qui ont marqué mon année 2011. Il s’agit bien d’une sélection parmi les livres que j’ai lus en 2011, mais qui ont pu paraître avant ou après, même si cette seconde possibilité manque singulièrement de crédibilité, ou plutôt de probabilité, on se comprend. Pour les années précédentes, on n’est plus à quelques années près et pour 2012, les indispensables sont en préparation. Comme l’école est loin derrière nous, il n’y a pas d’ordre de préférence.

 

Les grosses claques

Les RevenantsLes revenants de Laura Kasischke (Christian Bourgois) : le mystère, la lumière d’une écriture comme un pinceau.

 

 

 

easterparade

Easter Parade de Richard Yates (Robert Laffont) : une phrase, une vie, une faille, une chute. Yates.

 

 

 

zone-300

Zone de Mathias Enard (Actes Sud) : parce que c’est un pavé, un tour de force, un monument, qui demande de l’engagement. A noter en 2011, le très beau aussi L’alcool et la nostalgie.

 

 

CosmoZ

Cosmoz de Claro (Actes Sud) : on continue dans les ogres, un livre monde et monstre, qui brille encore dans ma mémoire et mes tripes de l’éclat du radium.

 

 

Limonov

Limonov d’Emmanuel Carrère (P.O.L) : pour la découverte d’une liberté d’écriture incroyable.

 

 

 

La femme d'un homme qui

La femme d’un homme qui de Nick Barlay (Quidam Editeur) : un souvenir vertigineux, instable, et un premier pas réussi dans l’univers Quidam.

 

 

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Les petites choses magiques

OLYMPUS DIGITAL CAMERAAlors Carcasse de Mariette Navarro (Cheyne) : à la recherche d’un contour et de la possibilité d’être.

 

 

 

Isabelle à m'en disloquer

Isabelle à m’en disloquer de Christophe Esnault (Les doigts dans la prose) : un cri d’amour poétique à la fois brut et délicat, romantique à mort.

 

 

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Niki

Niki l’histoire d’un chien de Tibor Déry (Circé) : un chien victime de la dictature, mais surtout un petit miracle de littérature.

 

 

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L’homme sans postérité d’Adalbert Stifter (Libretto) : l’apprentissage par l’attente, lumineux.

 

 

 

Je ne doute pas que vous ayez déjà tout lu. Néanmoins, si tel n’est pas le cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire.