Chronique livre : Les bébés de la consigne automatique

de Murakami Ryu.


bebe

Accroche-toi, et clique.

Chez Murakami Ryu, c’est sûr, on n’est pas à la fête à ma citrouille. Écrite en 1980, cette histoire de deux orphelins, retrouvés nouveau-nés dans des consignes automatiques, n’incite pas à la joie de vivre. Pas de mauvais bougres à la base ces gosses, mais hantés par leur passé, soumis à des expérimentations psychiatriques douteuses, ils virent, comment dire assez mal : prostitution, drogue, matricide, prison, et extermination totale. Murakami Ryu créé un univers crade, dézingué, malsain, vraiment moderne. Le bouquin a quasiment 30 ans, et impressionne par l’atmosphère d’actualité qu’il dégage. On y parle de tous les sujets sans tabou, avec frontalité. On retrouve dans ce livre la vision d’un monde tentaculaire, vivant, ou chaque individu est une partie de l’univers. Cette description ressemble tout à fait aux premières pages du Passage de la nuit de Murakami Haruki. Mais là où ça coince un peu, c’est dans le style : honnêtement, ce n’est pas très bien écrit, et tout ça reste bien fade, en comparaison de la violence de l’univers. C’est vraiment dommage, parce que du coup le livre tombe dans la catégorie des bouquins agréables et vite lus, mais qui s’oublient vite. Bien construit, intrigant, audacieux, Les bébés de la consigne automatique n’est pourtant pas une grande oeuvre littéraire. Un peu loupé.