de Bernard Souviraa.
Un texte pas facile à appréhender que nous propose Bernard Souviraa. Sur scène, trois hommes, un père et ses deux fils, Aliocha et Bertram, quatre femmes (Maria, Kim, Esther et Val), et Mob, créature indéterminée, objet de tous les fantasmes. On apprend que Mob est l’enfant d’Aliocha-le-fils-aimé-de-son-père et d’Esther, mais qu’il a été élevé par Bertram-le-fils-maudit-par-son-père. Maria, Kim, Val aiment Mob, qui n’aime personne, pendant qu’Esther revit encore et toujours la grossesse à l’issue de laquelle on lui a pris son enfant. Une galerie de personnages cassés, brisés, dès leur enfance par leurs parents, l’Histoire ou leurs histoires. Dans la bouche de ces personnages, les mots, violents, inconfortables, sortent comme pour exorciser, comme pour se persuader qu’ils sont encore en vie.
Il y a du souffle dans ces paroles, du talent dans l’écriture, des choses très belles, touchantes et dures. Mais globalement, j’ai eu un peu de mal à voir où Bernard Souviraa voulait nous amener. Evidemment, il y a une réflexion sur le regard, la façon dont le regard des autres détermine ce que l’on est, le regard des parents évidemment, le regard du père sur Bertram, ou de la mère de Val sur sa fille. Et puis il s’agit aussi d’échapper à ces regards, s’émanciper de la toxicité de ces regards. Jusqu’à Mob, le dernier de la chaîne, qui refuse complètement qu’on le regarde. Mais à part ça, je vous avoue que j’aurais bien besoin d’une explication de texte.
Reste une pièce intrigante et complexe, qui déploierait probablement tout son sel sur une scène.