mise en scène de Benoît Lambert, texte de Jean-Charles Massera.
Avec un tel éclairage, j’y vois mieux. Vous m’en resservez un p’tit ?
Clique.
Oh lala, je suis ébouriffée par l’audace de cette programmation au Théâtre Dijon Bourgogne. Ah non, mais vraiment hein. We are l’Europe fait parti des spectacles salutaires qui savent réveiller notre « imaginaire collectif de petite bourgeoisie blanche occidentale ». Je crois que, sans ce spectacle, je ne me serais jamais posée la question de la place de ma life dans la société capitaliste qui part en couilles. We are l’Europe sait poser le doigt où ça fait très mal (finalement être un homme d’affaire avec le téléphone vissé à l’oreille, ça n’est sans doute pas le meilleur way of life), sans cliché aucun (ahhh les fonctionnaires qui n’ont aucun désir dans la vie parce que leur paye tombe tous les mois). Et puis quand même, c’est très audacieux comme mise en scène ce mélange de Hero Corp et de « je laisse mes acteurs plantés là en attendant que ça se passe ». Ce qui m’a plu aussi, c’est l’art de la concision : 2h10 pour ne rien dire, ça a dû être chaud à manager quand même. Et cerise sur le gâteau, la programmation musicale est quand même pointue : Plamondon, Zazie, Balavoine, Téléphone, Coldplay, Garou. Ça m’a ouvert des horizons auditifs.
Bon les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures, soyons clairvoyants deux minutes. A force de vouloir faire décalé, absurde et « in » pour pointer du doigt les failles de nos vies dans un système mondial chaotique, We are l’Europe est un complet gauffrage, poussif, inintéressant, pas drôle et surtout mortellement ennuyeux. Relisons Mythologies de Barthes, n’importe lequel des Beckett ou le dernier Hervé Kempf, tout ça en écoutant Expérience ou Noir Dès’ à fond, et là, on commencera à réveiller sérieusement notre « imaginaire collectif de petite bourgeoisie blanche occidentale ».
Dont acte, je vous laisse.