de Joyce Maynard.
Chaque histoire qu’on lui racontait (…), elle la prenait pour elle. Comme s’il lui manquait la couche externe de l’épiderme qui permet aux gens d’agir sans saigner au moindre choc. Oui, le monde la dépassait.
Amateurs de très belles histoires, arrêtez-vous là un temps. Si Long week-end de Joyce Maynard ne révolutionne pas la littérature, le roman nous permet cependant de passer un très bon moment, romantique à souhait, et de verser une chtite larme à la fin.
L’auteure se place avec un certain talent dans la peau d’Henry, un ado de treize ans, gentil comme tout, et très protecteur avec Adèle, sa maman divorcée et un peu zinzin. Lors d’une sortie au supermarché, le duo se voit squatter par Frank, prisonnier en cavale. Entre la fragile Adèle et le dangereux mais rassurant Frank, petit à petit, l’amour naît, sous les yeux d’Henry, à la fois soulagé et apeuré. Un amour sur le fil, forcément précaire.
Avec beaucoup de finesse, Joyce Maynard réussit à construire une histoire extrêmement jolie et sensible. Le point de vue adopté, celui de cet adolescent atypique et sans concession vis-à-vis de lui-même, apporte une touche de douceur ironique impeccable. Les personnages sont parfaitement dessinés et crédibles. Bref, un roman, classique et classieux, une belle histoire pleine de coeur (et d’un peu de cul). De quoi passer un agréable moment, et de faire battre mon coeur de midinette.
Ed. 10-18
Trad. Françoise Adelstain