de Marc Bernard.
Il s’en est fallu de très peu pour que je ne prenne pas la peine de vous parler de ce petit recueil de chroniques, écrites entre 1957 e 1960 par un lauréat du prix Goncourt bien oublié aujourd’hui.
Agréables et légers mais bien désuets ma foi, les courts textes composant Vacances surprises se lisent avec plaisir et sans douleur. Sans passion non plus.
Derrière Else il y avait une longue trainée de morts : sa mère,(…), dont la dernière carte que nous ayons reçue se terminait par ces mots: « …on vient me chercher ».
Et pourtant, vers la fin du livre, s’immisce avec discrétion et pudeur quelques allusions au passé de la femme de l’auteur, d’origine juive, et seule rescapée de sa famille. Ce n’est pas grand chose mais éclaire le recueil et donne à son caractère « enjoué à tout prix » une saveur différente, plus touchante et profonde que ce que l’on aurait pensé au premier abord.
(…) les discours menaçants ne viennent pas jusque-là ; ils sont couverts par les rires, les chants et l’espoir dans un avenir où les peuples, tout fanatisme disparu, vivraient dans l’amitié.
Vacances surprises reste une petite chose. Mais en ces temps troublés, invoquer quelque chose de la tolérance, de l’amitié, du vivre ensemble en bonne intelligence, ce n’est pas trivial. Et ça ne devrait jamais l’être.
Ed. Finitude