de Margaret Atwood.
Parfois la reconversion est étonnante. Clique.
Décidément, la fin du monde est vraiment à la mode, et revient sans doute plus que nécessaire dans mes lectures en ce moment. Après les visions Ballardiennes, Mccarthiennes et Chevillardesques pour les plus réussies, Le dernier homme de Margaret Atwood laisse une sensation mitigée : entre maîtrise en maladresse, érudition et laisser-aller.
Maîtrise d’abord, car il faut reconnaître un talent certain de romancière à Margaret Atwood. Le livre est particulièrement bien construit, oscillant entre deux époques, qui finissent par géographiquement se rejoindre. Atwood réussit à toujours ressusciter l’intérêt de son lecteur à la moindre baisse de régime, à la manière des meilleurs auteurs de romans policiers, mêlant anticipation et histoire d’amour. Cependant, le livre est constellé de mots inventés totalement maladroits. Sans doute est-ce la traduction, mais en tout cas, en l’état, bon nombre d’inventions linguistiques sont assez ridicules. Visiblement, Atwood n’a pas le talent d’une J.K. Rowling pour créer un monde différent du monde réel.
Pourtant dans le conceptuel, le scientifique, le livre convainc plutôt, ne faisant pas trop toc. On sent que la science passionne Atwood, et le difficile parti-pris choisi, un monde futuriste, cependant ancré dans le monde actuel et les évolutions scientifiques actuelles, tient bien la route. Malgré cette rigueur appréciable, on ne peut s’empêcher de déplorer un certa
in académisme. La romancière n’évite pas les clichés de ce type de production. Un bon nombre de scènes classiques de ce genre littéraire sont présentes, sans apporter un regard particulièrement nouveau (traversée de territoires dévastés à la recherche de vivres, confrontation avec des méchants zanimaux, …).
Ce genre de passages obligés commence à dater quelque peu et affaiblissent les particularités de cette auteur intéressante. Un bon bouquin de vacances, vite oublié.