de Martin Scorsese
Après une matinée pour le moins sanguinolente (Uma Thurman voulait dézinguer un certain Bill), direction The Departed. Remarquez en passant l’incroyable à propos de la traduction française du titre original, « The Departed » signifiant « Les Défunts » et non « Les Infiltrés »… Ok, « Les défunts » c’est un peu moins fun et explicite, cependant il faut avouer que « The Departed » ça a un tantinet plus de souffle.
Scorsese nous revient donc très très en forme. Deux gars sortent de l’école de police, et, en gros, le gentil infiltre les méchants, et le méchant infiltre les gentils. Entre les deux, une seule et unique femme… La tragédie est là, avec tous ses ressorts dramatiques, manipulations, dilemnes, trahisons, et fin inéluctable.
La distribution est de haute volée. Nicholson, en patron de la pègre beauf et vieillissant cabotine à mort, et fout les jetons comme pas permis. Di Caprio est vraiment bon en flic torturé, sacrifié par avance au bien public (il a pourtant un lourd passif Di Caprio, y compris avec Scrosese). Et on peut aussi noter la jolie Vera Farmiga, qui a la lourde tâche d’être « La » femme, et réussit à faire exister son personnage assez trouble de psy indécise et menteuse.
Les dialogues sont enlevés (traduire : au moins un « fuck » ou « prick » ou « sucker » tous les deux mots… les sous-titreurs ont dû avoir la tâche ardue, et n’ont réussi qu’à en faire apparaître un sur mille). La mise en scène et le montage sont scorsesiens jusqu’au bout de la pellicule, noir, violent, tranchant, efficace. Certaines scènes m’ont fait me recroqueviller sur mon siège (p… le coup du plâtre…). Le tout est servi par une musique somptueuse (que ne pardonnerait-on pas à quelqu’un qui tourne une scène d’amour sur du Floyd, hein, dites-moi ?).
Brouillant les pistes d’une intrigue qui n’est un prétexte, Scorsese accentue la ressemblance entre ses deux acteurs jusque dans cette grandiose scène de poursuite entre les deux taupes, où on finit par ne plus savoir qui et qui. Même boulot, même femme, mêmes patrons, même destin, au final, quelles différences ? Bon, pour compléter cette critique indigente, et vu que j’ai une flemme du diable, je vous conseille d’aller jeter un coup d’oeil ici, tout y est dit !
Elle est très bien cette critique, pas besoin d’aller chez les chinois! J’ai passé la journée d’hier avec Claude Cénac à Archignac qui je pense n’a pas vu ce film que j’ai bien aimé …
Le monde est petit
Le libraire : merci merci, mais pas très inspirée ce we pour les critiques, du mal à mettre mes idées en place (ou pas d’idées du tout, ça arrive). Hum, tu as vu Claude Cénac ? le monde est vraiment petit hein