de Michel Gondry.
Ben le voilà mon premier gros coup de coeur de l’année. Lecteurs, passez outre l’effroyable traduction française et littérale du titre, et filez au cinéma ! Un vieux videostore décrépit et menacé de démolition, des k7 effacées, deux potes qui décident de re-tourner les films effacés à leur sauce : Ghostbusters, le Roi lion, Miss Daisy et son chauffeur, Rush Hour…
Déjà éblouie par Eternal Sunshine of the Spotless Mind, moins convaincue par La science des rêves (vue en VF, faut dire), je suis encore toute poreuse, attendrie, émue par ce machin joli tout plein, énorme hommage au cinéma, au spectacle en général. On jette au loin toute vraisemblance, ici, les choses sont claires, on se fout complètement des faux raccords, de la bidouille. L’intrigue n’est pas crédible ? on s’en fout. Ce qui compte, c’est l’imagination. Dans Be kind Rewind, on ne prend pas le spectateur pour un con, on le force à se servir de sa tête, on le fait participer activement à la réalisation de son propre film. Quelqu’un me disait récemment un truc du style : « Sur une scène, tu traces une ligne bleue, et tu l’appelles rivière. Si les spectateurs y croient, ont la trouille quand quelqu’un saute par-dessus, c’est gagné. C’est ça le théâtre, réussir à rendre réel ce qui n’existe pas. » Ode à la création donc que ce film. On s’émerveille à chaque instant des trouvailles du gars : une pizza sous une tête pour mimer une tâche de sang, des doigts blancs et noirs pour mimer des touches de piano… c’est un amusement de chaque instant, un cri d’amour aux racines de l’art cinématographique.
Mais le film va plus loin. Ce qui est mis en avant ici, c’est le rôle de la création dans la cohésion sociale. Sans lourdeur on entr’aperçoit une ville moribonde, sans passé (les éléments glorieux de la ville se révèlent être des mensonges pour faire rêver les gosses), sans présent, et surtout sans avenir. Les tournages de ces remakes fédèrent la population locale, permet aux gens de se croiser, de travailler ensemble sur un projet commun. Les générations se mêlent, aucun passéisme, aucune fuite vers l’avant, juste une façon de vivre ensemble. Évidemment, dis comme ça, c’est un peu gnangnan, mais il y a tant d’amour dans la caméra de Gondry , tant d’attention aux petites choses, tant de modestie, que j’ai fondu comme une madeleine. On n’est pas dans l’ironie, pas dans le cynisme. C’est juste totalement désarmant et reposant de regarder un film aussi gentil sans être aucunement cucul. Moi, je vote pour. Dans le contexte actuel de sape culturelle intensive, le film est finalement assez subversif : sans création, pas de lien social. Le message passe. En douceur, mais avec conviction.
Sans création pas de lien social… mais tu es une dangereuse révolutionnaire…
Salut, bonne nouvelle tu es taguée, pour découvrir ce trucmuche c’est ici : http://nipponimauvaise.over-blog.com/
tu taguée à ton tour et j’en suis la responsable, tout se passe là : http://nipponimauvaise.over-blog.com/
merci
Do not Distrib
Très tentant, mais je suis hallu-ciné du nombre de salle diffusant ce film dans ma région : 3 ! Et pour les horaires des séances, je ne t’en parle même pas, les ch’tis sont envahissants en ce moment ! ça sera DVD
Merci pour ta critique ! Je suis attentive au travail de Michel Gondry et Eternal Sunshine… est un film « culte » si tant est que ce mot ait un sens avec deux acteurs magistraux dont un Jim Carrey sombre et fantastique dans un rôle dramatique. Je vais donc me précipiter au ciné dès que je le peux.
Ah… Tu donnes vraiment envie d’aller le voir. J’avais adoré « Eternal sunshine », bien aimé « la science des rêves » (détesté « human nature ») et Gondry a l’air de vouloir continuer sur sa lancée (la traduction française est assez pitoyable, nous sommes d’accord lol).
Bon. Je te préviens tout de suite : je ne vais pas lire ton billet. Parce que j’avais entendu citer ce film il y a quelques jours et que ça avait éveillé ma curiosité, et que du coup en lisant ta toute première phrase ici, je me suis immédiatement arrêtée : quand je prends la décision d’aller voir un film au cinéma (événement qui doit m’arriver au mieux une fois par an), je refuse d’avoir lu quoi que ce soit à son propos avant.
Donc c’est plutôt pour la bonne cause
Il n’est pas encore sorti en salle ici.
Par contre, je te conseille le trés bon « Les cerfs volants de Kaboul ». Un régal, sans doute mon film préféré depuis le début de l’année.
Avant d’aller voir un film généralement je consulte quelques critiques. Je dois dire que la tienne m’a convaincu d’aller voir ce film.
Rewind.
Still : héhé si seulement
Piia : coucou, alors j’ai déjà répondu à ce truc, je te mettrai le lien sur ton site
Philippe : effectivement, j’ai l’impression qu’il est assez peu distribué. Allez, un petit tour à grenoble ? mmmm ?
Laetirature : assez différente d’Eternal sunshine. Tu me diras ce que tu en as pensé ?
Djiwom : voilà un titre qui typiquement ne nécessitait pas de traduction de titre… C’est souvent un mystère pour moi, les traductions de titres.
Mirza : ok, donc maintenant, tu as l’obligation de venir ici me dire ce que tu en as pensé
Stéphanie : ça me tente pas trop ça, je verrai ce qu’il y a.
Ppeut : très bon choix
j’ai trés envie d’y aller pour avoir apprécié les précédents et lire maintenant ta critique mais je n’ai vu aucun des films qu’ils refont est ce un probléme ?
Culture ciné.
Contini1 : nan nan, ce n’est pas nécessaire d’avoir vu Rush Hour 2 ! Et j’avoue que je ne me souviens pas bien des autres non plus. Il a pris exprès des films typés : un film d’action, un film d’humour, un dessin animé … Mais cours-y ! Là, maintenant !
Voilà, voilà, j’ai mis le temps avant de revenir ici, mais je l’ai vu, je l’ai vu, et même je l’ai vu le jour même, na !
Et je n’ai pas regretté le prix du billet. C’était bien comme tout, ça fait effectivement du bien de voir des films comme ça de temps en temps, du Cinéma quoi, avec tout ce côté magique que tu dis très bien dans ton billet.
Très, très bien joué aussi. (Et j’imagine que ce serait perdre la moitié de la magie du truc que d’aller le voir en VF…)
Par contre, quelques jours plus tard j’ai eu l’occasion de voir « la science des rêves » et là j’ai été bien déçue, mis à part quelques beaux moments (comme le cheval qui court) je n’ai pas accroché du tout. Bah, ça ne peut pas marcher à chaque fois…
En tout cas merci de m’avoir rappelé d’aller le voir avec ton billet, ça a été un plaisir !
Rewind.
Mirza : de rien, c’est un petit bijou. Un peu d’accord pour la science des rêves, mais je l’ai vu en VF, une cata. A revoir pour moi