Chronique livre : La présence

de Jean-Pierre Ostende.


Un peu plus de présence, un clic sur la photo.

Voilà un machin assez curieux, qui se lit avec plaisir mais sans énorme passion non plus. Bergman, admirateur professionnel de métier, est envoyé par sa boîte, l’Explorateur Club, dans un château campagnard. Il doit effectuer une étude afin de transformer les lieux en un parc d’attraction. Mais peu à peu, les lieux, l’atmosphère, les histoires passées, la solitude semblent brouiller sa perception des choses, et le monde perd de sa consistance. Les frontières entre passé et présent deviennent poreuses, les objets acquièrent une présence particulière.

Roman poétique et absurde, La présence interroge. Des éléments éparses, distillés au compte-gouttes, créent un univers bancal, plein de courants d’air. Des nuées de mouches mortes, du lait renversé au sol, le journal intime d’une femme morte depuis des lustres, un jardin des horreurs à moitié détruit. L’histoire pourrait être morbide, elle est plutôt douce et brumeuse. On se pose des questions tout en étant un peu anesthésié, et en se laissant porter gentiment. C’est un peu ça le problème. Comme le héros, qui vit une espèce d’identification avec une des anciennes propriétaires du château bienheureuse, on se met à accepter tous ces éléments incongrus avec une certaine indifférence.

Le roman est pourtant riche et intelligent, avec des formules brillantes, et de vraies choses à dire (à la fin, on s’aperçoit qu’on est plutôt dans un futur proche que dans le présent, et que ce futur est assez glaçant), mais tout cela, finalement passe au second plan. On pense souvent à Murakami , bien sûr, en moins tenu, plus vaporeux. Pas entièrement convaincue, mais je serai curieuse de lire d’autres productions du gars.

On retiendra cependant cette phrase, empruntée à Hubert Lucot : « Pour vivre, survivre, il faut s’en foutre un peu. » Moi, perso, j’ai du mal.

8 réflexions au sujet de « Chronique livre : La présence »

  1. Tiens tiens tiens le voilà celui-là
    Pas trop déçue à ce que je vois… Je ne suis pas une référence, j’aime la poésie et l’absurdité
    Ta photo est superbe, j’aime vraiment beaucoup. Elle me fait penser au film : L’homme qui aimait les femmes de Truffaut. Bizzz

  2. Au siècle passé, j’avais réalisé une foto dans le même esprit, des gambettes devant un tampon de plaque, tu sais ma passion pour ces objets.

  3. désolée je suis pas très livres (sauf s’il y a des images … oui de photographes illustré) … mais en revanche je suis très photo et celle qui illustre ton message est vraiment top

  4. Présence.

    Philippe : Truffaut, mmmmm, merci. Pas déçue par le livre non, intriguée, mais pas entièrement convaincue non plus.

    Laetirature : ah vivivi c’est un livre pour toi ça !

    Still : merci ! Pour être honnête, pas très satisafaite de la photo, mais elle a l’air de vous plaire. Le cramage du mollet m’ennuie, mais je n’ai pas réussi à régler le problème.

    Didier : euh ben non, je ne sais pas. Je ne sais pas grand chose de toi tu sais !

    Cmonoeil : un peu trop cramée, dommage. Mais merci

    Piia : c’est pour ça que j’essaie d’associer écrit et image, à boire et à manger Merci !

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