de Gianni Di Gegorio.
Autant vous le dire, je suis très en retard dans ma rédaction de chroniques, et l’inspiration n’est pas à son climax.
Gianni et les femmes, petite fable probablement autobiographique est un film absolument charmant. Dès la première scène, on se délecte. Gianni, la soixantaine, amène sa mère (formidable Valeria De Franciscis, au moins 130 ans) sous un faux prétexte chez un juriste pour la mettre sous tutelle. On s’indigne un peu devant le procédé employé par Gianni, mais on comprend dès la scène suivante qu’il n’est pas le salopard qu’on imaginait, et que le pauvre homme est au contraire la plus grande crème que la terre ait porté. Aux petits soins pour son ex-femme, sa fille, sa voisine, et bien sûr sa mère, il se laisse bouffer par toutes les femmes de sa vie, sans que personne ne s’occupe jamais de lui. Pourtant Gianni est comme tout le monde, il aurait bien besoin de tendresse, et tente malgré toutes les adorables goules qui l’entourent de se trouver une compagne.
Gianni et les femmes est un film de peu. Peu d’effets, peu de vannes, tout repose sur le personnage de Gianni, de ses mimiques, de ses comportements. Et ça fonctionne plutôt bien, l’acteur et réalisateur a suffisamment de distance par rapport à lui-même et d’autodérision pour réussir à faire passer un bon moment. Attendrissant, mais un peu pathétique Gianni traîne sa carcasse, ses envies, ses désillusions et surtout son amour pour les femmes à travers le film. Malgré leur comportement envahissant, toutes les femmes sont belles et mises en valeur, jamais caricaturées. Ceci dit, le réalisateur n’a plus grand chose à dire au bout d’une heure, et le film tourne un peu à vide sur la fin, d’ailleurs assez maladroite. Pas très grave, on passe tout de même un fort joli moment.