de Kaoutar Harchi.
Pas spécialement convaincue par ce très court roman dont l’intention première m’avait pourtant séduite. Kaoutar Harchi, au travers du destin de quatre hommes vivant en France mais ayant tous des origines algériennes, tente de raconter à quel point la répression sexuelle (d’origine sociale, économique, religieuse) exercée sur les hommes en Algérie provoque frustration, désirs exacerbés jusqu’à l’inceste, et en conséquence des déferlements de violence, comme une malédiction ancestrale se transmettant de génération en génération. L’idée est belle et courageuse. L’auteur a également un certain sens de la plume, malheureusement inégal, la faisant parfois plonger dans le cliché.
Après un début plutôt intéressant, complexe et mystérieux, l’intérêt retombe cependant assez vite. La construction, alternant les récits des quatre personnages et d’un narrateur omniscient, ne m’a pas convaincu. Mais surtout, le livre est bourré d’incohérences, de raccourcis abusifs et d’ellipses mal maîtrisées. Probablement la faute à cette forme très courte qu’habituellement j’adore, mais qui là, pour le coup, est vraiment trop ramassée. On a souvent l’impression d’assister à un film durant le tournage duquel la scripte se serait absentée et dont le monteur aurait perdu tous les raccords et plans de coupe.
Le résultat c’est un roman assez décousu, dont les fondations ne semblent pas suffisamment stables pour pouvoir supporter le poids de ce récit chargé de sens. Dommage, le sujet reste intéressant, et l’écriture probablement en devenir.