de Valérie Donzelli.
Quand on va voir un film après un tel feu d’artifices de critiques au bord de l’orgasme cinématographique, forcément, on s’attend à également prendre son pied. Malheureusement, dès le premier quart d’heure, j’étais déjà à l’agonie, me demandant “mais quand est-ce que ça commence?”, et un quart d’heure plus tard priant pour que le générique de fin arrive très très vite, ce qui malheureusement n’est pas le cas, le film doit durer environ dix heures (plus ou moins cinq minutes).
Alors évidemment, c’est très difficile de critiquer ce film : l’histoire est vraie, c’est celle de Valérie Donzelli qui réalise et également joue son propre rôle. Avec son compagnon de l’époque (Jérémie Elkaïm qui joue également son propre rôle), ils se rencontrent, s’aiment, font un enfant. Mais lorsque celui-ci atteint ses deux ans, on lui découvre une tumeur au cerveau. Le film raconte le combat des parents pour sauver leur fils, et réussir à survivre. Alors bon, l’histoire est belle, elle se termine bien pour l’enfant, les deux parents sont visiblement des personnes admirables et courageuses, du genre de celles qu’on aimerait vraiment connaître. Le problème c’est que tout ça ne fait pas forcément un film.
On peut reconnaître à Valérie Donzelli une certaine audace. Elle a de la culture cinématographique et musicale, elle est visiblement très sincère, elle essaie de s’éloigner de son sujet pour mieux le réinventer. On oscille entre une voix-off et certains plans “à la Truffaut”, une petite chansonnette (ouille) et un ancrage urbain “à la Honoré”, des scènes de fiesta pour insuffler de l’énergie, des micros chorégraphies pour rendre le film physique. Malheureusement absolument rien ne fonctionne. Le film se veut vif, rythmé et énergique. Ce n’est pas le cas. Il est surtout très maladroit. L’utilisation systématique de musique lors des moments “creux” n’arrive pas à faire illusion, et à masquer l’absence de souffle du projet. Tout est poussif, artificiel, et, je suis désolée de le dire, pas très bien joué.
Alors le film n’est pas affffffreux et on se dit qu’avec le dictionnaire de références qu’elle possède, Valérie Donzelli peut devenir une vraie réalisatrice un jour. Mais franchement, en l’état La guerre est déclarée reste tout de même un tout tout petit film, plein de bonnes intentions, mais à peu près vide de cinéma. Et puis le ralenti final, non honnêtement, ça pour moi, c’est complètement rédhibitoire.