d’Antoine Mouton.
je ne voudrais pas que nos chemins se séparent
je ne voudrais pas, non, qu’ils se séparent
Comment résister à la tristesse ? la grisaille ? la fin de l’amour ? Comment résister à ceux qui ont cessé de lutter et qui voudraient qu’on fasse de même ? Voilà ce qu’essaie de cerner Antoine Mouton dans ce long poème échevelé.
L’auteur explore, à travers le langage tout ce qui vient contre, ce qui sépare, ce qui éclate, alors qu’on croyait être uni. Le texte fouille de manière obsessionnelle, triture, ressasse, comme pour mieux se prémunir du mal qui ronge, qui use. C’est une course contre la tristesse, une fuite en avant, une cavalcade, pour atteindre l’union, la fusion, et c’est, finalement, une magnifique déclaration d’amour.
On regrette presque cette incursion dans le récit, comme si Antoine Mouton n’avait finalement pas suffisamment confiance en sa poésie. Le texte en perd un peu de rythme, de souffle.
Néanmoins, Les Chevals morts est un beau texte sur la résistance, la lutte quotidienne contre tout ce qui grignote. Et pour ne rien gâcher, le livre est très subtilement illustré par Claire Veritti, ce qui en fait un fort joli objet-livre. Une belle découverte.
Ed. Les Effarées
Une réflexion sur « Chronique livre : Les Chevals Morts »