Chronique film : The Bling ring

de Sofia Coppola.

theblingringUne groupe d’adolescents de Los Angeles, biberonnés aux magazines people, cambriolent les résidences de stars. Ils pénètrent chez Paris Hilton, Lindsay Lohan et autres starlettes, qui, bien peu prudentes, laissent leurs clés sous le paillasson. Ils piquent des sacs, des bijoux, des fringues, de l’argent, s’en vantent à tire-larigot, postent tout ça sur facebook et finissent bien entendu par se faire choper.

On comprend bien ce qui a intéressé la réalisatrice dans ce fait divers ultra-contemporain : des adolescents, leur fascination pour le bling-bling, la starification et les réseaux sociaux. Les gamins sont le fruit de leur époque, ils veulent à tout prix s’identifier à leurs idoles, ils ont perdu tout repère fixe blablablablablabla.

Mais malheureusement The Bling ring est assez terriblement ennuyeux. On comprend très vite ce que la réalisatrice veut nous dire, et la manière dont elle veut nous faire passer le message : entre satire et tendresse pour ses personnages. La génération qu’elle nous montre est clairement perdue et surtout visiblement irrécupérable. Il y a quelques moments plutôt intéressants, mais globalement le film ne raconte tout de même pas grand chose de plus que ce qu’on peut comprendre en allumant sa télévision sur n’importe quelle chaîne diffusant des clips ou de la téléréalité.

Le problème de ce film, notamment, c’est la grande superficialité avec laquelle elle aborde ses personnages. La réalisatrice ne s’appesantit sur rien, tout glisse, comme la vie pour ces gamins. Les adolescents ne sont que des ombres, les personnages secondaires, notamment les parents, particulièrement caricaturaux. La construction du film, volontairement décousue, donne l’impression de revoir quatorze fois les mêmes scènes. Même la bande-son, pourtant stimulante, n’arrive pas à maintenir à flot l’intérêt du spectateur.

Il y a un plan révélateur de l’impression que m’a laissé ce film. La caméra de la réalisatrice suit par derrière la voiture des gamins qui accélère et s’éloigne jusqu’à disparaître au bout de la route. Ce plan m’a paru à l’image du film, largué. Sofia Coppola, et finalement toute la société qui a engendré ces monstres, commencent a être distancées par cette adolescence sacrifiée et incontrôlable. Un film creux et vide sur une jeunesse creuse et vide. Parallélisme des formes.

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