de Vincent Eggericx.
Peau d’Ogre est une étrange errance. Errance de son héros tout d’abord, perdu dans ses souvenirs et dans le monde de la nuit parisienne, mais également errance de la langue. L’univers déployé par Vincent Eggericx navigue entre époque contemporaine, perte de repères très « nouveau roman » et cargaisons de références liées aux contes et mythes (Platon, Homère, Dante mais également Perrault).
On est plutôt intrigué et séduit au début. La maîtrise de la langue, la profondeur des plans (les mythes, les souvenirs, le moment présent) forment un univers étonnant et assez fascinant. On pense un peu à l’écriture de Chloë Delaume quand elle joue à la grande prêtresse et utilise des formules et des rythmes classiques pour déployer sa pensée et sa langue. Peau d’Ogre a quelque chose de virtuose dans sa mécanique, cependant tout ça finit par tourner un peu à vide. Les références accumulées noient le propos et plongent le lecteur dans un océan de perplexité et un léger assoupissement.
Un beau projet, une belle énergie, mais qui progressivement perd de sa puissance d’impact à force de se regarder écrire.
Ed. Verdier