Chronique film : Le chat du rabbin

de Joann Sfar et Antoine Delesvaux.

Voilà un film d’animation mignon comme tout qui fait du bien à regarder. Ne connaissant pas du tout les bandes dessinées dont il est issu, c’est avec un oeil neutre que j’y suis allée, alléchée il est vrai par la bande-annonce.

Pas déçue, le film est à l’image de ces premières images, drôle et attachant. Servi par un graphisme coloré, vraiment joli à regarder, et une animation très expressive, le Chat du Rabbin dispense une atmosphère bonne enfant, gentiment iconoclaste. Le chat du rabbin, après avoir gobé un perroquet, se met à parler. Et la vie devient pour lui très compliquée. Il parle, mais pense aussi, et pose les questions qui font mouche, et qui égratigne le monde bien ordonné du Rabbin. Le chat ne croit à rien, et le fait bien savoir, mais pour les yeux de sa belle maîtresse, il est prêt à se convertir au judaïsme.

Ce petit personnage gratte-poil, à qui François Morel prête son irrésistible voix, révèle toutes les absurdités des mésententes religieuses, au gré d’aventures rocambolesques. C’est futé et intelligent, parfois irrésistiblement drôle (génial pastiche de Tintin au Congo), mais malheureusement pas forcément très bien construit. Difficile en effet de trouver une cohérence entre le début et la fin du film. Les réalisateurs ont probablement voulu mettre un maximum des albums de Sfar dans le film, qui pêche par conséquent de ce petit manque d’unité.

Rien de rédhibitoire cependant, on prend beaucoup de plaisir à voir ce joli film. A mettre devant toutes les paires d’yeux.