de Joon-ho Bong.
Parfois un peu collant l’amour maternel non ? Clique.
J’ai bravé la neige et le verglas pour aller voir Mother sur des conseils avisés. Mais comparé à la volonté de la mère du titre, c’est de la gnognote mon périple. Parce que quand même, l’instinct maternel ça déménage.
Pas de doute, Joon-ho Bong n’est pas manchot de la caméra. Dès le premier plan le film est sublime dans ses cadres, ses couleurs. On retrouve très vite la patte de l’auteur de The Host : le héros du film est un peu limité, et fait évidemment penser au papa de son précédent long métrage. Dans Mother, ce n’est plus le père, qui tente de sauver son enfant, mais une mère, La Mère, on pourrait dire. Aussi tentaculaire que la bestiole de The Host, elle couve son fils benêt d’une attention de poulpe. On sent que cette overdose d’attention a des racines profondes, et la suite le confirmera. Et puis un jour, tout bascule. Le gars est accusé du meurtre d’une jeune lycéenne. Culpabilité trop évidente, la mère refuse l’enfermement de son fils et, sans argent et sans soutien, part à la recherche du coupable. C’est un véritable parcours du combattant.
Le film à ce moment là oscille entre plusieurs styles suivant les tableaux et situations vécues par la mère : entre gros mélo, polar, et même comédie. Tout est réussi, Mother est sans aucun doute un très beau film. Mais ce n’est pas le chef d’oeuvre annoncé (tout comme The Host d’ailleurs, un excellent film de frousse, mais pas géniallissime non plus.) Mother souffre de plus d’un vrai problème de rythme et de durée. Le film, à force de changer de style, et malgré l’unité visuelle, finit par s’étirer et par manquer de centrage. Ce ne sont pas les scènes lentes qui plombent le film, mais plutôt ce patchwork un peu éclaté. C’est dommage. J’ajouterai (et je vais probablement me faire lyncher), que l’actrice principale, visiblement une grosse vedette coréenne, ne m’a pas du tout convaincu, elle m’a même un peu gavé.
Mais que ça ne vous empêche pas d’aller voir Mother. Un très beau film de début d’année.