Chronique film : Ma vie avec Liberace

de Steven Soderbergh.

mavieavecliberaceOn est toujours soulagé quand on voit un nouveau Soderbergh débouler sur les écrans, le maître filme donc toujours. Ma vie avec Liberace fait partie de la veine de ses films clinquants, les Oceans par exemple. On y retrouve d’ailleurs Matt Damon, qui joue comme toujours parfaitement, et ici avec ambivalence, de son côté acteur page blanche. Continuer la lecture de Chronique film : Ma vie avec Liberace

Chronique film : Effets Secondaires

de Steven Soderbergh.

DSC_8803.NEFDifficile de suivre Soderbergh tant sa production foisonne. Effets secondaires serait son avant dernier film, et ça serait bien dommage. Le goût de l’expérimentation de ce réalisateur, son éclectisme, sa grande maîtrise et surtout sa grande liberté sont rarissimes dans le paysage cinématographique mondial. Effets secondaires est un film à tiroirs, de multiples tiroirs. Continuer la lecture de Chronique film : Effets Secondaires

Chronique film : Contagion

de Steven Soderbergh.

Mmmm ça commencerait à couler du nez que ça ne m'étonnerait pas.

Steven Soderbergh a toujours été un cinéaste polymorphe, inégal, mais globalement passionnant. On ne sait jamais où on va le retrouver, et c’est le cas avec ce Contagion qu’on serait bien en peine de qualifier. Contagion est un film de “virus” certes, mais pas du tout un film de zombie. Et si film d’horreur il y a, c’est bien par son implacable côté réaliste.

Contagion raconte donc la propagation, puis la régression progressive d’un virus mutant dans la population mondiale. On assiste, par le biais de quelques personnages, à la diffusion de personne à personne de l’épidémie, à la recherche du patient zéro, à la prise de mesures de prophylaxie dans une ville américaine, à la recherche du virus, puis du vaccin, aux luttes de pouvoir des labos, à la naissance d’une théorie du complot par un pseudo-journaliste fêlé… Mais chez Soderbergh, les morts contaminés (de préférences de grandes stars hollywoodiennes) ne se relèvent pas de leur tombe pour boulotter les gentils humains, ils sont simplement enfermés dans des sacs hermétiques et jetés dans des fosses communes.

Cet hyperréalisme entraîne le spectateur dans l’horreur quotidienne : le constat est effrayant. Cette épidémie n’est en effet pas sans rappeler le SRAS, H5N1 ou encore dernièrement H1N1. Et Soderbergh ne fait que révéler la fragilité de la population humaine. Sauvée certes dans le film, mais jusqu’à quand ? L’apparition du virus (révélée à la toute fin), est en effet totalement hasardeuse, à la fois imprévisible, mais pourtant hautement probable (élevage intensif, absence de mesures d’hygiène…).

Le réalisateur fait preuve d’une parfaite maîtrise de la caméra et du montage, et, comme à son habitude, dirige tout aussi bien les grandes vedettes que les acteurs moins connus : ils sont tous excellents, (Marion Cotillard étant décidément un peu plus inspirée quand elle tourne en anglais qu’en français). Le film est rythmé, bien construit, implacable et impeccable, un film concept et expérimental. Flippant comme il faut.

Chronique film : The Good German

de Steven Soderbergh

Faisant fi des mauvaises critiques, toute prête à monter au créneau pour défendre un réalisateur inventif, expérimentateur et hors-normes, (et, il faut être honnête, pour l’argument majeur du film, qui ferait devenir midinette même la plus endurcie des saucisses : George Clooney), j’ai mis ma plus jolie jupe noire de femme pas fatale pour aller voir The Good German.

Bon, déjà, ça partait mal, j’avais revu Notorious du grand Hitch le matin même, et faire ne serait-ce que lui arriver à la cheville aurait déjà été un exploit. Il faut le dire sans détour : ce n’est pas le cas. N’est pas Cary Grant qui veut (désolée George), n’est pas Ingrid Bergman qui veut (désolée Cate), et surtout, n’est pas Hitch qui veut (sorry Steven). Bref, The Good German est un film assez raté.

Il s’agit pourtant d’un bel exercice de style « 50’s ». Tourné dans un noir et blanc très contrasté, un peu cramé, absolument sublime, The Good German raconte l’histoire d’un officier américain (George) envoyé comme journaliste dans un Berlin divisé, fantomatique, et dévasté par la guerre. Il y retrouvera son passé, en la personne d’une femme fatale (Cate Blanchett), juive berlinoise ayant survécu au massacre.

Je ne vous en raconterai pas plus tellement l’histoire est compliquée. Ne sachant que choisir entre film de suspense et histoire d’amour, Soderbergh se noie dans un emberlificotement scénaristique et parmi des personnages secondaires trop nombreux et peu passionnants. Bref, on n’arrive jamais à accrocher vraiment, on ne comprend pas exactement les enjeux, c’est embrouillé et platounet à souhait.

Vous me direz : reste Clooney… que nenni ! Inexistant, raide comme un piquet dans son uniforme amidonné, le héros se fait casser la gueule 3-4 fois (il est vraiment glandouille quand même), sans que ça émeuve le moins du monde. Tobey Maguire s’en sort un peu mieux en petit con profiteur. Cate Blanchett capte extraordinairement bien la lumière, mais elle est à peu près aussi trouble qu’une courgette.

Pas mal filmé, mais sans magie, sans passion, sans inspiration, ne reste que ce noir et blanc sublime et un peu glacial, le mélange avec des images d’archives réussi, et ce sens du cadre assez magique que peut avoir Soderbergh (qui est d’ailleurs aussi chef op’ sous pseudo, comme d’hab). Dommage, ça aurait pu faire un putain de beau film.