d’Amélie Nothomb.
Situé temporellement en amont de Stupeur et tremblements, Ni d’Eve ni d’Adam retrace l’histoire sentimentale d’Amélie Nothomb lors de son retour au Japon après 15 ans d’absence. Le bouquin porte à nouveau ce regard fasciné sur une culture si différente de la notre.
Évidemment passer de Dostoïevski à Nothomb, ce n’est pas forcément glorieux. Cependant , en fouillant dans les coïncidences heureuses, on découvre que le personnage masculin de Ni d’Eve ni d’Adam, n’est pas si loin de la figure christique du Prince Mychkine, un prince aussi nippon que l’autre était russe, mais tout autant que lui dénué du moindre sentiment obscure. C’est d’ailleurs cette absence de « souillure » qui ravit Amélie, et en même temps qui l’oblige à fuir, en quête d’un « bouleversement », d’un extrême, de quelque chose qui tâche.
Ni d’Eve ni d’Adam est profondément agaçant, car profondément inégal, navigant entre l’exaltation totale, et le foutage de gueule affiché. Nothomb garde son sens de la formule, en droite ligne de Stupeurs et tremblements, mais relâche beaucoup trop souvent son écriture. Trop de facilités à écrire conduit à d’énormes facilités stylistiques balourdes, jusqu’au point culminant, page 166, je cite « C’était trop bien« . Et soudain, alors qu’on s’arrache les cheveux, surgit un passage bouleversant. Nothomb est bien plus intéressante quand elle est exaltée, que dans sa « vision loufoque du quotidien », qui me paraît aujourd’hui un peu datée et 1000 fois copiée. Sa balade seule en montagne est vraiment jolie, symbole de sa jeunesse indestructible, frondeuse et inconsciente. On sent là une sincérité totale, une urgence à vivre, à ressentir, à souffrir qui touche vraiment.
Ah moi, elle me fait penser à Mylène Farmer. C’est la Mylène Farmer du roman. Avec des trucs un peu mystérieux dedans, pour dire qu’on est artiste, et de la grosse merde bien clinquante tout autour. Mais bon, ça ne regarde que moi hein. Et puis elle tient très bien sa boutique, sa maison d’édition est heureuse, son banquier aussi, que demande le peuple?
J’ai été fan d’Amélie Nothomb… et puis, lors des lectures de ses derniers livres, c’est vraiment cette impression qui a pris place dans mon esprit « du foutage de gueulle »… de l’écriture rapide, du copier coller… du coup j’ai boudé son dernier roman… jusqu’à ce que je tombe dessus un prochain jour peut être ? je le lirais alors par curiosité.. en sachant que de toute façon ça ne me prendra que 2 ou 3 heures de lectures..
Un peu comme Nath, j’ai bien aimé ses textes .. et m’en suis lassée…
Nothomb.
Richard : mouis, t’as p’tet pas tort. N’empêche qu’elle a des éclats de sincérité vraiment touchants. Je la crois plus boulimique d’écriture que mercantile. Mais bon, ça ne regarde que moi hein
Nath : oui, j’ai un peu le même parcours que toi face à Nothomb. On m’a prêté celui-ci, et j’y suis allée à reculons. Et puis, et puis, y’a toujours quelques petites pétites au milieu de la mélasse
Still : et ben on est trois donc !