de Brian De Palma
Je sèche un peu pour écrire cette bafouille. En fait, voilà 4h que je suis sortie de la salle, et j’ai quasiment oublié que j’avais vu un film. C’est ballot. Ceux qui suivent Racines savent que je ne suis pas une grande adepte des films de guerre, et je dois vous avouer que je ne suis pas une grandefan de De Palma, à quelques petites exceptions. Mais qu’allait-elle faire dans cette galère ?
D’emblée, on nous annonce que Redacted est une oeuvre de fiction, fatalement toute l’ambiguïté du film s’évapore, c’est bien De Palma derrière la caméra, et pas le soldat Sal ou les reporters français, irakiens. Le début du film est cependant très bon. Sal derrière sa caméra présente ses compagnons d’infortune, condamnés à garder un barrage routier et abattre tout véhicule irakien récalcitrant, même s’il s’agit d’une voiture conduisant une femme à la maternité pour accoucher. La caméra filme les différentes personnalités, l’attente, l’ennui qui rend le stress des soldats palpables. C’est plutôt bien fait.
Suivent ensuite un patchwork de différentes sources d’informations sur les événements : reportage français, une journaliste irakienne, vidéos sur internet d’une femme de soldat, de rebelles irakiens, caméras de surveillance… Réalisé avec un budget réduit, tourné en numérique, Redacted étonne par sa modestie : c’est tourné dans 2 décors et demi, avec 5 acteurs. Pour être honnête, ça fait un peu bouts de ficelles. De la part du maître, c’est assez léger, d’autant plus qu’en multipliant les points de vue, les discours, on ne sait pas très bien où De Palma veut en venir : un pamphlet contre la guerre qui broie les soldats et détruit les civils ? une attaque contre les médias qui nous abreuvent d’informations non fiables ? Bon, tout ça, on le sait déjà. Peut-être qu’aux États-Unis les médias ont étouffé la réalité de la guerre en Irak , mais en France, le discours n’est pas franchement incisif.
Restent quelques grandes scènes, des acteurs tous excellents, et une utilisation de la musique formidable. A part ça…
Je pense que le dernier très bon film de Brian de Palma reste les « Incorruptibles ». Aujourd’hui ses films s’apparentent à du consommable, du jetable, du vite vu, vite oublié… hélas.
J’apprécie beaucoup tes textes critiques… et donc, je me dispenserai d’y aller…
Connaisseuse.
Laetitia : pas suivi avec assez d’assiduité la carrière du monsieur. J’avoue qu’à part Phantom of the paradise, et un peu les incorruptibles, pas de grand souvenirs du monsieur. Un cinéma qui me passe à côté, sans aucun doute.
Still : ah ben non alors, fais toi une opinion par toi même ! Après on m’accuse de pousser à aller voir des daubes.
Rik Rak en Irak
Ce qui me sèche c’est que tu es allé voir ce film de guerre ! bonne direction d’acteurs, c’est mieux que rien, De Palma ou pas De Palma, moi, j’y vais pas !
Palma.
Philippe : ben disons que la programmation en ce moment… il n’y a pas grand chose. Les deux films que je voulais voir ont disparu de l’affiche en une semaine, celle où je n’étais point là. Pas de bol. Et pour celui là, je n’ai pas détesté, mais je suis un peu passée à côté.
Genre filmé en caméra subjective ??? Beurk, je deteste… + un sujet qui ne m’attire pas plus que ca… = un Jump qui reste chez lui )
Subjective.
Jump : ah non non, pas vraiment, plus complexe que ça. A voir, mais perso, ce n’est pas le cinéma qui me touche.
Puisqu’on me cherche sur mon propre blog, et que la majorité des commentaires semblent être d’accord pour enfoncer le génie qu’est De Palma, permettez moi de rappeler que ce dernier est l’auteur des films suivants :
– dans les chefs d’oeuvre : Redacted, Mission to Mars, Snake Eyes, Mission Impossible, Carlito’s Way, Raising Cain, Casualties of War, Blow Out, Dressed to Kill, Carie, Phantom of the Paradise
– dans les grands films mais un poil moins bien : Body Double, The Fury, Obsession, Sisters
– dans les films au-dessus du panier des films américains : Femme fatale, The Bonfire of the Vanities, Wise Guys, Scarface
– et dans les ratages, seulement : The Black Dahlia et The Untouchables.
Bon, j’ai pas encore tout vu…
Admettez que le calcul est simple.
Méconnaisseuse.
Gols : j’avoue aisément mon manque de culture Palmesque. Phantom fait partie de mon panthéon, et j’avais beaucoup aimé Carrie, mais je suis passée à côté de Scarface, mission impossible complètement. Enfin, si je ne m’abuse, quelqu’un m’a dit, il n’y a pas longtemps « ah ben c’est pas chez de palma qu’il faut chercher du fond, mais c’est un génie de la forme »… après, moi, ce que j’en dis