Chronique film : Passion

de Brian De Palma.

passionAvec Passion, on retrouve ce que j’adore chez le maître De Palma, le too much, le baroque, mâtiné d’un chouïa de grand guignol. Deux beautés qui travaillent dans la pub, Christine, la blonde directrice est vénéneuse, Isabelle, la brune créative est mystérieuse. Au milieu de ces deux-là un amant et une assistance. Brian De Palma ausculte les rapports entre tout ce petit monde de requins que sont les pubards. Jeux de séduction, de manipulation, sous l’omniprésence des moyens d’enregistrements, caméras de sécurité, smartphones, et bien sûr la caméra magistrale de Brian De Palma. Continuer la lecture de Chronique film : Passion

Chronique film : Redacted

de Brian De Palma

Je sèche un peu pour écrire cette bafouille. En fait, voilà 4h que je suis sortie de la salle, et j’ai quasiment oublié que j’avais vu un film. C’est ballot. Ceux qui suivent Racines savent que je ne suis pas une grande adepte des films de guerre, et je dois vous avouer que je ne suis pas une grandefan de De Palma, à quelques petites exceptions. Mais qu’allait-elle faire dans cette galère ?

D’emblée, on nous annonce que Redacted est une oeuvre de fiction, fatalement toute l’ambiguïté du film s’évapore, c’est bien De Palma derrière la caméra, et pas le soldat Sal ou les reporters français, irakiens. Le début du film est cependant très bon. Sal derrière sa caméra présente ses compagnons d’infortune, condamnés à garder un barrage routier et abattre tout véhicule irakien récalcitrant, même s’il s’agit d’une voiture conduisant une femme à la maternité pour accoucher. La caméra filme les différentes personnalités, l’attente, l’ennui qui rend le stress des soldats palpables. C’est plutôt bien fait.

Suivent ensuite un patchwork de différentes sources d’informations sur les événements : reportage français, une journaliste irakienne, vidéos sur internet d’une femme de soldat, de rebelles irakiens, caméras de surveillance… Réalisé avec un budget réduit, tourné en numérique, Redacted étonne par sa modestie : c’est tourné dans 2 décors et demi, avec 5 acteurs. Pour être honnête, ça fait un peu bouts de ficelles. De la part du maître, c’est assez léger, d’autant plus qu’en multipliant les points de vue, les discours, on ne sait pas très bien où De Palma veut en venir : un pamphlet contre la guerre qui broie les soldats et détruit les civils ? une attaque contre les médias qui nous abreuvent d’informations non fiables ? Bon, tout ça, on le sait déjà. Peut-être qu’aux États-Unis les médias ont étouffé la réalité de la guerre en Irak , mais en France, le discours n’est pas franchement incisif.

Restent quelques grandes scènes, des acteurs tous excellents, et une utilisation de la musique formidable. A part ça…