de Asghar Farhadi.
“Oh quand même c’était triste, très triste.” C’est ce que j’ai entendu de toutes parts en sortant de la salle. Oui Mesdames dijonnaises, Une Séparation est un film triste, comme la vie. Il aurait été très étonnant qu’il en fût autrement.
En Iran, un couple veut divorcer, enfin, surtout Madame. Face au juge, elle argumente, s’énerve. Cette démarche, qui se révèlera être une tentative désespérée pour essayer d’obtenir une parole ou un geste d’affection de son mari, constitue une très belle entrée en matière. Tout est déjà dans cette scène, le malaise d’un couple, dans un contexte social iranien difficile. La jeune femme quitte le domicile conjugal pour retourner chez ses parents, laissant sa fille adolescente et son beau-père, malade d’Alzheimer. Son mari se voit contraint d’engager une femme pour s’occuper de son père lorsqu’il est au travail. Et ça se passe mal. Un vrai calvaire commence, qui signera bel et bien la fin de ce couple déjà fragilisé.
La grande réussite d’Asghar Farhadi c’est de mêler cette histoire intime et le contexte socio-religieux iranien de manière très intelligente et subtile. La crise que vit ce couple (il est accusé d’avoir provoqué la fausse couche de la garde-malade) est démultipliée par les tabous de cette société ultra-religieuse. Cette crise sert à la fois de révélateur et de symbole au drame intime que vit cette famille. Asghar Faradhi, suit ses acteurs (tous excellents), avec une caméra nerveuse, au plus près de leurs émotions. Tous les “points de vue” sont exposés, pas de bon ni de méchant, pas de vérité gravée dans le marbre mais des gens qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils sont et ce qu’ils ont, leur éducation, leur Dieu, leurs moyens. C’est beau, âpre et triste comme c’est pas permis. J’avoue honteusement avoir trouvé ça parfois un peu longuet, notamment la “saga” judiciaire qui prend beaucoup de place, et rend par conséquent la construction un peu bancale. Mais la dernière scène, miroir de la première, constitue un magnifique et déchirant final.
Très bien ce film , pas du tout longuet pour moi et j’ai aussi bien apprécié le juge et ses reparties incroyables gérant ces gens forts énervés par moment avec un flegme extraordinaire (et ça marche en plus.) Je voulais pas y aller à cause du titre mais bon c’est pas si triste que ça .Je suis sortie de là réconciliée avec tout, j’ai beaucoup apprécié comment ils traitent tour à tour la vérité , les mensonges tombant un à un, je trouve leur loyauté et leur humanité admirables.
Longuet ?
Contini1 : ah ? moi je suis sortie de là plutôt déprimée… tous ces mensonges, ces tabous, ces non-dits conditionnés par l’éducation, la religion, l’incommunicabilité…