de Stephen King.
Quand on n’a pas de vacances, il faut bien faire comme si pour tenir le coup, et quoi de mieux qu’un double pavé signé Stephen King. Les habitants de Chester’s Mill n’ont pas de chance ce matin-là : ils sont instantanément coupés du monde par une barrière invisible et quasiment étanche. Cette barrière suit pile poil la limite de la commune et son apparition soudaine entraîne quelques petits incidents : accidents de l’air et de la route, amputations… Que se passe t-il alors dans cette micro-société fermée ? Quelles sont les conséquences humaines, environnementales, économiques de ce blocus intégral dont l’origine est totalement indéterminée ? Combien de temps cela va t-il durer ? Y’a t-il quelque chose à faire ? Autant de questions que se posent (où pas) les habitants de Chester’s Mill. Les rapports de force dans la paisible bourgade se modifient, les caractères se révèlent peu à peu, les clans se forment avec une rapidité étonnante.
Stephen King n’a décidément rien perdu de son talent depuis les “grandes années” King de quand j’étais gamine. Dôme est tout simplement passionnant et ce malgré son final qui se force à conclure là où ce n’était sans doute pas nécessaire. King réussit à faire vivre ses cinquante personnages, des plus visibles aux plus secondaires, dans un ballet millimétré où chacun à sa place, son rôle, sa signification. C’est tout à fait brillant et totalement addictif. L’adaptation sous format série TV du roman n’est pas une surprise, il était intrinsèquement fait pour ça.
Au-delà de son côté “page-turner”, Dôme se révèle un livre qui, sans être véritablement profond, est cependant très intelligent dans sa manière légère de soulever le tapis pour dévoiler les grands maux du siècle : les menaces sur l’environnement, l’appât du gain, la concentration des pouvoirs… On oubliera les quelques faiblesses du roman (un ou deux personnages too much, un final bancal un peu prêchi-prêcha) pour ne retenir que l’excitation et l’appétit que Dôme réussit à susciter. Miam.
Ed. Le Livre de Poche
Trad. William Olivier Desmond (d’ailleurs êtes-vous certain qu’il s’agit d’un laboratoire de méthadone et pas plutôt de méthamphétamines ? la fan de Breaking Bad en moi a de gros doutes…)
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