de Martin Walker
A force de lire de bons livres, on en oublie qu’il y en a des mauvais. Meurtre en Périgord rentre assez facilement dans cette catégorie tant son écriture n’en est pas une, et sa traduction littérale prête à sourire. Mais que voulez-vous, quand on vient du Périgord, qu’on tombe sur un livre intitulé Meurtre en Périgord, et se déroulant de toute évidence à quelques kilomètres de là où vous êtes née, c’est tout de même tentant. Meurtre en Périgord a donc été commis par un anglais, passionné de Périgord et y résidant les deux mois d’été. Il a imaginé cette histoire de meurtre, lui permettant de ressortir toutes les anecdotes historiques, culinaires, etc. glanées pendant ses séjours dans le pays de l’Homme. On y retrouve à peu près tous les clichés possibles et imaginables sur le Périgord, des meilleurs – un pays d’entraide, où tout le monde s’aime et se connaît – aux pires – l’arrivée menaçante de la civilisation, le racisme latent – .
Ce qui est tout de même surprenant, c’est que, malgré la piètre qualité littéraire, malgré l’accumulation de clichés, de stéréotypes et de poncifs (moi aussi je peux accumuler), il se dégage de Meurtre en Périgord une espèce d’enthousiasme naïf assez communicatif et bon enfant, de vivacité taquine qui empêchent de poser le livre dès la deuxième page en s’arrachant les cheveux. Et puis comme derrière les clichés, il y a toujours un peu de vrai, on retrouve derrière cette galerie de personnages des « figures » périgourdines typiques et c’est plutôt rigolo. Un anti-moment de littérature complet, mais une petite farce criminelle. A réserver aux amoureux du Périgord cependant, sinon, ça ne le fera probablement pas.
Editions du Masque
Trad. Serge Cuilleron