de Peter Heller.
C’est la fin du monde. Les Etats-Unis ont été ravagés par la maladie et les catastrophes écologiques. Il ne reste presque plus d’habitants, la plupart sont malades, ou nomades. Rares sont ceux qui comme Hig et Bangley ont réussi à survivre en se constituant un chez eux approximatif. Hig, pilote d’avion rêveur, veuf et amoureux de son chien, Bangley le dur à cuire à la gâchette facile, un drôle de mélange. Mais qui fonctionne bon gré mal gré, parce qu’il faut bien vivre. Et puis le chien, vestige d’une vie passée, meurt et Hig décide de partir dans l’espoir de trouver quelqu’un, quelque chose, n’importe quoi de nouveau.
Superbement écrit, humain et poétique, La constellation du chien ne se dévoile que progressivement. D’abord assez beau, mais finalement classique roman post-apocalyptique, le livre ne prend vraiment tout son sens et sa puissance qu’après la mort du chien (terriblement émouvante comme de bien entendu). Que reste t’il quand il ne reste plus rien ? Quand tout ce à quoi on tenait est mort à jamais ? Hig part sans forcément y croire, mais parce que, quand il n’y a plus de lien, on ne risque plus rien à tout risquer. De roman de la fin, La constellation du chien devient alors le roman du début, du renouveau, de la renaissance. Une renaissance de rien, petite, difficile, incertaine, mais une renaissance tout de même avec ce qu’elle porte en elle d’espoir et de bonheur. Le livre peut également être lu comme une vaste métaphore de la blessure amoureuse, du vivotement dans le désert qui s’ensuit, jusqu’à la nouvelle rencontre.
La constellation du chien est un roman riche, poétique, émouvant et puissant. Comme un souffle de renouveau sur une littérature contemporaine globalement attirée par les ombres.
C’est la fin du monde certes mais peut-être pas tout se suite.
Ed. Actes Sud
Trad. Céline Leroy
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