de Quentin Tarantino
BDLM est un pur film de gosse. L’action tient en peu de mots. Un vilain méchant balafré qui fait peur s’amuse à trucider au moyen de sa voiture pas belle, des groupes de filles toutes plus canons les unes que les autres, mais dotées d’une logorrhée verbale peu commune. Jusqu’au jour, où… il tombe sur une bande de grues encore plus folles que lui. Bref c’est pas bien lourd comme intrigue, mais ça tient assez bien ses 1h50.
Divisé en deux parties bien distinctes, la première est vraiment réussie et jouissive, la seconde un peu longuette (dans le genre poursuite en voiture, on a le droit de préférer Duel, hein, y’a quand même pas photo). Heureusement, la dernière minute relève assez brillamment et intelligemment le truc.
Plein de choses très réussies dans ce film, et assez marrantes. D’abord, les flottements temporels. Tourné comme un nanar des 70’s, film rayé, faux raccords, passage subit en noir et blanc, décors hors-d’âge, dialogues anachroniques, le film se passe pourtant bien de nos jours, avec le passage léger mais répété d’un téléphone portable textotant. On est dans un univers assez unique, fait de bric et de broc, de références d’hier, et d’objets d’aujourd’hui, bref, on est bien chez Tarantino, et pas ailleurs (il s’est d’ailleurs donné le petit, mais symbolique rôle du patron de bar).
Formidables également, toutes les actrices. Si je ne m’abuse, elles sont à peu près toutes passées par la série TV, pire que de la série B (autre référence indirecte ?). J’ai repéré des transfuges de Charmed, Les Experts à Pétaouchnok, p’tet Grey’s Anatomy et Tru Calling… à vérifier. Choix malin, car bien dirigées, elles sont parfaites (un peu trop physiquement d’ailleurs, c’est limite insultant pour les moins d’1m75 et plus de 50kg, à quand un Tarantino avec une ménagère popotte mais énervée ?).
Enfin, il faut bien dire que tout le film tient surtout sur ces dialogues interminables et hilarants. Ca part dans tous les sens, on y comprend pas grand-chose, et c’est émaillé d’un vocabulaire poético-vulgaire absolument fendard (à voir en VO obligatoirement). Les actrices débitent ça avec un naturel, et un phrasé vraiment intéressant, très fluide et chantant, sans aucun temps mort, limite musical. En parlant de musique, j’allais oublier la bande-son, nickel, comme d’hab.
Ca n’est pas du niveau de Pulp, on est d’accord, mais plus de l’ordre de la farce expérimentale entre potes. C’est léger et je ne pense pas qu’il faille chercher une morale à l’histoire (ou alors, les femmes sont l’avenir de l’Homme… mais des femmes comme ça, en même temps, j’ai franchement des doutes). En résumé, un film parfait pour le lavage de cerveau du dimanche.