Chronique film : Greenberg

de Noah Baumbach.

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Décidément, j’aime beaucoup le cinéma de Noah Baumbach, qui s’éloigne ici nettement des postures déjà démodées de son collègue Wes Anderson. Greenberg est un film très simple, très beau, qui raconte la crise de la quarantaine d’un artiste raté, décidé à faire un break après un séjour en HP et sa rencontre avec une jeune femme pas très glamour et pas très brillante, bonne à tout faire chez le frère fortuné de notre anti-héros.

Noah Baumbach est un scénariste et metteur en scène attentif vis à vis de ses personnages et de ses acteurs. Le film est extrêmement profond psychologiquement, sans jamais être démonstratif. On est dans la petite touche, sans pourtant se prendre au sérieux. Greenberg raconte avant tout l’itinéraire de gens pas vraiment exceptionnels à première vue, des loosers (y compris le chien, atteint d’une maladie auto-immune…). Il se rapproche en ça du magnifique film de Kervern et Delépine, Mammuth, et porte avec lui également une belle charge émotionnelle, même si moins terrassante que celle de Mammuth. Le film est un bel hommage aux gens pas dans les clous, pas forcément performants, aux gens qui flanchent, qui doutent, qui sont maladroits

(quelles jolies scènes que ces scènes d’amour malaisées et tâtonnantes). Parce qu’ils sont finalement beaux et attendrissants ces personnages : Ben Stiller, encore une fois épatant, en quadra blessé fourvoyé dans le passé comme on en connaît tous, et surtout l’incroyable Greta Gerwig, formidable en fille lambda, pleine d’énergie et de bonne volonté, un peu gauche, pas toujours rayonnante, mais touchante à mort (Hurt people hurt people – les gens blessés blessent les gens – comme leitmotiv).

Le film a l’immense qualité de finir alors qu’on aimerait qu’il continue encore, d’avoir une bande son aux petits oignons (y compris du Gainsbourg, Melody, parfaitement casé dans une scène étrange sous stupéfiants). Un très beau moment, qui chatouille le coeur et les tripes.

6 réflexions au sujet de « Chronique film : Greenberg »

  1. Suite ?

    Gérard : non, surtout pas, j’ai adoré ce final un peu en suspend, très beau comme ça Bonne nuit Gérard.

    Up : oui, elle dit beaucoup. Moi elle m’étonne tellement que je n’arrive même pas à discerner ce qu’elle me dit. Elle vous dit quoi à vous ?

  2. Alors.

    Up : tant mieux tant mieux. J’en ai quelques autres, mais qui mériteraient sans doute des formats plus importants pour bien voir le contraste de taille et les petits détails Merci de votre fidélité bloguinne, en ce moment, ça compte !

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