de Patrick Modiano.
Un peu bizarre de plonger dans ce court ouvrage après 5 énormes pavasses, mais on ne peut pas résister à l’appel du livre quand il est doté d’un titre si beau. Dans le café… passe comme un rêve, porté par une langue si simple et si belle, qu’elle flotte dans le crâne comme une douce mélodie.
Louki fréquente un café, peuplé d’une jeunesse perdue avant même d’avoir commencé à vivre. Plusieurs personnages se succèdent, dont elle-même, pour faire le portrait en creux de cette femme, ou plutôt les impressions qu’elle a laissé dans les mémoires des gens qui l’ont croisée. C’est très beau, d’autant plus que finalement, on n’apprend pas grand chose sur Louki, elle reste un mystère entier, fantôme de passage dans ce monde, pas vraiment dans la vie, en dehors.
Le livre offre alors le portrait d’une époque révolue, d’un temps passé. Pas de nostalgie ici, l’écriture de Modiano est finalement plus attachée aux êtres qu’aux saisons, et les saisons n’existent que par la présence des êtres. A savourer avec délicatesse.