Chronique livre : The Drop

de Michael Connelly

The DropJ’ai comme l’impression que Michael Connelly accélère le rythme de ses publications ces derniers temps. Trois romans parus et non encore traduits en français depuis Volte-Face (The Reversal), ça va commencer à être difficile à suivre.

The Drop est une nouvelle enquête de l’inusable Harry Bosch. The « drop » en anglais signifie plusieurs choses (bon courage au traducteur) et Michael Connelly utilise au travers sa partition parfaitement huilée, les différents sens du terme. The drop c’est d’abord la chute, soit la chute du fils de l’ennemi intime de Bosch, Irvin Irving. Suicide ou homicide ? Bosch est mandaté pour enquêter sur cette mort et plonge dans une intrigue pleine de chausse-trapes politiques, ce qu’il exècre au plus au point. The drop c’est aussi une goutte, comme cette goutte de sang retrouvée sur une victime de meurtre il y a plus de vingt ans, dont l’ADN est analysé seulement aujourd’hui, et qui va conduire à l’arrestation d’un de plus grands serial-killers des Etats-Unis, passé inaperçu pendant plusieurs décennies. Enfin, The DROP, c’est la procédure qui va permettre à Harry Bosch de prolonger son activité policière quelques années après l’âge légal de la retraite. C’est une nouveauté chez Michael Connelly cette fantaisie de construction, de prendre un mot et de déployer son récit en jouant sur ce mot, en essayant de bâtir son histoire en trois parties qui s’imbriquent, se nouent, de tressent.

J’aime beaucoup aussi cette manière qu’a l’auteur de ne jamais essayer de rendre son personnage aimable ou capable d’évolution. Non, à part le fait qu’il soit devenu père, Harry Bosch est un monolithe, souvent insupportable à force de ne jamais écarter ses œillères. Les seules personnes capables de le faire évoluer un peu sont les femmes : sa fille et la femme qu’il convoite. Sinon, rien, nada. Son caractère incorruptible le rend souvent borné, incapable de voir autre chose que les éléments de son enquête. C’est sa force et sa faiblesse : c’est un pit-bull qui ne lâche jamais rien, mais son refus de toutes considérations politiques le rend vulnérable aux manipulations émanant des hautes sphères, “high jingo”, comme il est souvent répété dans le livre.

Un bon Harry Bosch, un bon Connelly, et on se demande si ce dernier, en offrant à son détective quelques années supplémentaires d’activité ne se donne pas un peu de temps pour préparer la relève, en la personne de Maddie, la fille de quinze ans de Bosch. Vous avez dit malin ?

Ed. Orion

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