Chronique théâtre : Vide-Grenier

De Daniel L’Homond

Un exercice difficile que celui-ci, commenter, critiquer la retranscription d’un conte créé pour la scène, par le personnage truculent et charismatique qu’est Daniel Lhomond. J’avoue que pour le néophyte L’homondoesque, l’entrée en matière peut laisser perplexe, « l’effervescence d’aspirine » nécessitant le deuxième degré de la scène pour être appréciée à sa juste valeur.

L’idée de ce conte est tout à fait réjouissante, partir d’un vide-grenier pour détricoter vies, poésie abstraite, et chansons. En lisant, on imagine la voix torrentielle du conteur, et sa gestuelle ad hoc, un soir d’été aux Enfeux. Les contes, nimbés d’une profonde mélancolie, ne la laissent pourtant pas souvent s’épanouir, et préfèrent bifurquer par des voies et voix plus lumineuses. Ce « vétéran de l’adolescence » jouent avec les mots pour tirer vers le haut de histoires teintées de noirceur.

Comme il en parle très bien lui-même dans l’intéressant entretien qui suis la retranscription, il y a quelque chose du « A quoi bon » dans les écrits de L’homond, mais un « A quoi bon » qui pointe, et n’ose pas se révéler. Alors on se plaît à imaginer que ce routard aujourd’hui un peu calmé, qui a parcouru le monde avec sa guitare et sa voix de bluesman, à faire la manche pour gagner sa croûte, nous raconte un peu plus de lui, et un peu moins des autres. Ça ferait une sacrée belle histoire.