Chronique théâtre : Pasaràn

de Philippe Malone.

Suite de l’Odyssée malonienne, après l’Entretien, Blast, Morituri. J’ai l’enthousiasme plus modéré pour cette pièce, malgré un fond toujours aussi pertinent. Comme dans Morituri, il est ici question de pouvoir, d’accession au pouvoir, d’argent, de la place de la femme, d’une population aveuglée par sa haine, de la différence, de l’altérité. L’analyse est fine sur les mécanismes du pouvoir, jouer sur la peur des gens, réveiller les instincts haineux les plus bas et les moins assumés, puis, quand les idées ont infusé, injecter une bonne dose de pognon pour faire tenir le tout.

Évidemment, c’est d’une actualité ravageuse. L’écriture, exigeante, moins homogène, plus heurtée, m’a un peu perdue, même si elle cloue parfois au fauteuil. La forme de la pièce, relativement classique, au niveau de la mise en place des personnages, de la construction narrative est bourrée d’idées. Ça foisonne, ça complexifie, ça référence, au risque de perdre le lecteur (à défaut d’être spectateur). Le symbolisme parfois un peu appuyé, et le final audacieux et trashissime passent assez mal à la lecture.

Reste à voir ce que tout ça peut donner sur une scène, entre les mains d’un metteur en scène de talent. A suivre.

Un peu plus de Malone ici et .