Chronique livre : Pastorale transsibérienne

d’Oleg Ermakov.

C’est vraiment mieux en grand. Clique.

Intrigant livre que celui-ci, mêlant récit d’aventures et d’initiation. Un tout jeune homme russe fuit son service militaire. Dans l’immensité de la Sibérie, il devient garde forestier, fugitif, et kayakiste. Ce voyage est surtout l’occasion de parcourir les grandes étendues sibériennes et de porter sur cette nature sauvage un regard passionné.

On sent quelque chose de beau et profond dans l’écriture d’Oleg Ermanov. Elle est parfois très ample, lyrique. Il travaille beaucoup sur les atmosphères essayant de créer un monde très personnel, poétique. Les phrases sont courtes, rythmées, et plongent le lecteur dans un cadence soutenue. Un peu trop soutenue même. La pensée de l’auteur va souvent plus vite que la capacité d’absorption du lecteur. Le monde d’Ermanov est touffu et complexe, même si parfois lumineux, notamment dans ses descriptions de la nature. On se perd parfois entre ces multiples personnages dans la première partie du livre, et par la suite, on a du mal à comprendre l’enchaînement des situations. Difficile dans ces conditions là de bien suivre le fil, et le roman apparaît alors plus comme une succession de tableaux un peu décousus qui ont du mal à accrocher le lecteur.

L’intérêt a du mal à être soutenu, malgré quelques très jolies fulgurances stylistiques, et de parfois très magnifiques descriptions de la nature sauvage de la Sibérie. Un roman intéressant donc, mais dont les problèmes de clarté brouillent l’entière appréciation. Dommage.