de Anonyme.
Rien. Ou presque. Clique moins que.
Précieuse décidément que cette petite collection Allia. Tombée par hasard sur cette tout petite chose rigolote comme tout, et plus profonde que sa légèreté apparente ne le laisse supposée. Ecrit par un certain Louis Coquelet et publié pour la première fois en 1730, cet éloge est en fait une variation autour du mot Rien. Reprenant tous les usages qui sont faits de ce mot qui veut tout et rien dire, Coquelet rédige un tout petit traité satirique (des éloges de tout et n’importe quoi étaient à la mode en ces temps là), et cinglants, qui mine de rien mériterait une analyse philosophique plus poussée que ce que je pourrai faire.
Au-delà de l’agilité stylistique de l’auteur, réussissant à triturer la langue et les usages du mot Rien jusqu’aux limites du sens, on réussit à discerner les coups de griffes aux puissants et aux bien-pensants de tout poils. On discerne derrière les coups de raquettes de l’auteur, une sympathie particulière pour Boileau et son « Qui vit content de rien possède toute chose », bien que par la suite, il démontre que de ne rien avoir peut également être source de beaucoup de maux. Il poursuit également par l’absolue nécessité du rien. Pour preuve, le grand malheur de ce qui n’espèrent plus Rien.
C’est alerte, intelligent et malicieux. C’est Rien, et donc totalement indispensable.