de Claire Castillon
Style enlevé, langue acerbe, vitesse de la pensée et de l’écriture, Insecte, de Claire Castillon, se propose, en quelques nouvelles courtes de brosser un panorama des relations mères-filles. C’est trash et provocateur, vénéneux, sadique, sans pratiquement jamais une petite goutte de tendresse. Forcément, on finit par s’identifier ça et là, par se projeter dans quelques souvenirs de tensions familiales. En ça, c’est réussi et accrocheur.
Si on se laisse vite prendre par ces histoires malignes, ces retournements de situation brutaux, on a pourtant rapidement l’impression que Claire Castillon remplit soigneusement son cahier des charges. Elle a bien dû se taper toutes les émissions de Delarue traitant peu ou prou des rapports mères-filles, des enfants à problème, ou pire de Confessions intimes sur la chaîne qui est conçue pour abrutir.
La liste finit par paraître systématique et sans honnêteté, un catalogue où tout passe : inceste, retombée en enfance de la môman, crise d’adolescence, matricide, syndrome de Münchausen par procuration, enfant handicapé, gavage de médicaments forcé, abandon de bébé … Ca devient peu à peu malsain et truqueur, vaguement nauséabond, sans jamais être vraiment dérangeant (ben ouais, ça m’est arrivé de regarder Delarue, j’en connais un rayon). A lire sur un Dijon-Paris, avec des gosses qui hurlent dans le wagon.