Chronique film : Good Morning England

de Richard Curtis.


Comme le tarin, je ne suis pas contente. Clique sur le bec.

Folle de rage pendant la vision de ce film interminable, il a fallu que je me calme un peu avant de prendre le clavier. Vouloir relater l’histoire des radios pirates anglaises est une bonne idée, être un tâcheron à ce point devrait être interdit par la loi.

Les 5 premières minutes ne sont pas mauvaises, malheureusement elles se répètent pendant 2h15, en étant à chaque fois plus mal filmées, plus vulgaires, et plus mal montées. C’est un peu comme le « Gérard du réalisateur qui fait toujours le même film, mais en un peu moins bien à chaque fois » décerné à Agnès Jaoui cette année, mais là Richard Curtis mériterait plutôt le « Gérard du réalisateur qui monte bout à bout les mêmes 5 minutes du film, mais en beaucoup moins bien à chaque fois« . Les acteurs (nombreux) sont mauvais comme des cochons, et surtout se demandent bien ce qu’ils foutent dans un tel naufrage (au propre comme au figuré, parce qu’on a quand même droit à un remake de Titanic à la fin, ouais ouais, faut oser). On retiendra surtout la mine déconfite de Philip Seymour Hoffman , qui se garde bien d’essayer de prendre la vedette, totalement conscient de l’erreur monumentale qu’il a faite en signant son contrat, et se souvenant, qu’autrefois, il a tourné dans des vrais films.

Nous aussi on se demande bien ce qu’on fait là. La moindre des choses qu’on demande à un film musical, c’est d’avoir envie de courir chez son disquaire dès la fin du générique. Là, c’est la consternation : on a droit à des classiques rebattus, et des bluettes infâmes, saupoudrés d’une musique originale inconsistante. Je ne suis pas une spécialiste, mais je suppose que le répertoire pop-rock british des années 60 est 100 000 fois plus riche que cette BO maigrelette. Le scénario s’étire lamentablement, réduit au strict minimum. Or il ne suffit pas de filmer une bande de mec grimés façon 60s et prononçant des cochonneries dans un micro (ohlala quel vent de liberté souffle sur les ondes pirates) pour qu’on se tape sur le ventre.

Le film est bourré d’effets nazouilles , de ralentis, des arrêts sur images dépassés depuis dix siècles. Le montage tente de garder le rythme, malheureusement, sans se poser jamais sur quoi que ce soit, alignant les inserts systématiques sur des gens qui dansent en écoutant la radio, ou versant leur larme quand la radio est menacée. Honnêtement, j’ai attendu avec impatience que le vilain ministre réac réussisse à museler la radio pirate, juste pour que le film s’achève enfin.

Richard Curtis a réussi un parfait attentat au cinéma. Prions pour qu’il ne recommence jamais.