Chronique film : Française

de Souad El-Bouhati.


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Oups, j’avais oublié de faire la critique de ce film. Alors on va faire court. Française est assez raté. C’est bien dommage, car le film évite assez subtilement les clichés. Sofia, française d’origine marocaine, a 10 ans. C’est une élève brillante, et forte tête, complètement intégrée à son milieu. Une nuit, toute la famille fuit en catimini la France, pour des raisons dont on ne saura rien. Dix en plus tard, au Maroc. Sofia , un peu garçon manqué, est une étudiante brillante et sa famille fait des sacrifices pour payer ses études. Elle a un petit copain, genre Ken ultra-bright. Mais Sofia n’a qu’une idée en tête : dès qu’elle a son diplôme, elle veut retourner en France, son pays. Autant vous dire que la famille, qui a réussi à se construire une bonne vie au Maroc , ne voit pas d’un bon oeil cette « lubie ».

Le scénario est à la fois subtil dans les notions qu’il manie (notion d’appartenance, de liberté, poids de la famille…) et souvent lourdingue dans son symbolisme (Sofia ne marche pas, elle court). Le film est plombé par ses dialogues maladroits et la direction d’acteurs est trop lâche pour réussir à faire passer la pilule. Hafsia Herzi est un peu en roue libre, et du coup assez inégale (faut avouer qu’après avoir vu La graine et le mulet, la barre est très très haute).

Deux scènes magnifiques viennent relever l’ensemble, et font entr’apercevoir ce que le film aurait pu être. La première se déroule en France, lorsque Sofia a 10 ans. Un pique-nique en famille, dans une campagne banale. La famille fait la sieste, la gosse se balade. Une espèce de fusion s’opère entre la nature et elle. Elle appartient à ce milieu là, elle en est une partie intégrante. Le titre du film prend tout son sens. La dernière scène est également très intelligente. On retrouve Sofia, rayonnante, taper un texte en français sur un ordinateur. Lorsqu’elle quitte son bureau, elle salue ses collègues, blancs, blonds. Elle prend un ascenseur Hi-tech , et rejoint la rue. Dans notre esprit, le final est clair, elle a réussi à rejoindre la France. Mais la caméra s’attarde dans la rue, et des détails surgissent…

Au final, la réalisatrice est bien meilleure dans les moments contemplatifs, que dans les scènes de rébellion. Bref, pas franchement convaincue, mais à suivre.