d’Estelle Nollet.
Un coyote sauve la vie des protagonistes en allant leur chasser des lapins.
Et toi ma chienne, tu crois vraiment nous nourrir à coup de pouic-pouic ?
Je dois vous avouer ma perplexité devant l’engouement suscité par ce livre dans la presse et sur le web. Certes il n’y a rien de franchement honteux dans ce roman, mais il s’agit d’un premier roman qui m’a paru fort maladroit en bien nombre d’endroits. Estelle Nollet a sans aucun doute des lectures très avouables (McCarthy, Beckett…), elle tente de se créer un style à l’américaine, cru, plein de phrases définitives sur le sens de la vie. Malheureusement, à 32 ans, la ravissante Estelle Nollet ne réussit pas à donner le change, et son roman paraît extrêmement fabriqué et totalement insincère. Après un début vraiment long (planter le décor prend à peu près 150 pages), le livre décolle un peu quand son narrateur commence à poser des questions. Notre intérêt s’éveille en même temps que le sien.
Malheureusement au lieu de garder le mystère, de maintenir l’opacité de la situation, l’enfermement de ses personnages, Estelle Nollet se lance dans des explications à la symbolique lourde (très lourde) : c’est la culpabilité qui maintient les hommes enfermés, pour réussir à sortir, il faut se pardonner en suivant le chemin de lumière creusé par l’innocent au coeur pur. Bon je caricature mais on en est vraiment pas loin. Les brillantes références littéraires invoquées par Estelle Nollet s’effacent au profit d’autres beaucoup moins glorieuses (genre Bernard Werber ou Le Village de Shyamalan). C’est vraiment dommage. On sent qu’Estelle Nollet a des choses à dire, mais elle se noie dans son décorum. Comme le titre le laissait présager, un ratage. Prometteur, mais un ratage quand même.
Une réflexion sur « Chronique livre : On ne boit pas les rats-kangourous »