d’Olivia Rosenthal.
Après l’inégal mais tout à fait passionnant Que font les rennes après Noël ?, Olivia Rosenthal nous propose ce très court texte, composé d’une succession de témoignages complètement réécrits. Dans chacun de ces témoignages, elle interroge des anonymes sur le film de leur vie, celui qui les bouleverse à chaque fois, qui fait vibrer quelque chose de profondément intime en eux. Elle se prête d’ailleurs à l’exercice, deux fois, en prologue et épilogue, de manière vertigineuse et poétique.
Il ne sont pour rien dans mes larmes est un pur livre de cinéphile, qui n’essaie en rien de parler des films de manière analytique, mais laisse parler l’émotion pure, désordonnée, bouillonnante. Peu importe si les liens ne sont pas toujours clairs, ce qui compte c’est la corde qui vibre, encore et toujours. Olivia Rosenthal utilise dans la bouche de ses témoins une écriture blanche, assez neutre. Ce parti-pris, déjà utilisé dans Que font les rennes après Noël ?, permet au lecteur de ne pas être parasité par le style, et d’atteindre l’émotion au plus court.
Mais ce sont surtout les deux récits d’Olivia Rosenthal elle-même qui ravagent complètement le lecteur. L’écriture blanche se transforme en un flux poétique brut, l’émotion déborde alors, les choses cachées refont surface. Et je ne vous dirai rien de son texte sur les Parapluies de Cherbourg, film qui me vide les glandes lacrymales à chaque fois, il est tout simplement bouleversant.
Un livre intime et vibrant à conseiller à tous les gens qui ont déjà pleuré et à tous ceux qui doute de l’utilité de l’Art.
Ed. Verticales