Chronique film : Laurence anyways

de Xavier Dolan.

Voilà un film dont je n’attendais pas grand chose, et qui m’a finalement tout à fait cueillie. Laurence est un professeur installé, en couple avec Fred, une femme fantasque (merveilleuse Suzanne Clément). Jusqu’au jour où il avoue à cette dernière qu’il s’est toujours senti femme et qu’il va le devenir. Plus que la transformation de Laurence, le film raconte son histoire d’amour avec Fred, passionnelle, fusionnelle mais mise à mal par cette décision de devenir femme.

Le film est très long, bien trop long (2h45), et manque furieusement de rythme. Toutes les critiques qu’on a pu entendre ne sont pas sans fondement : film de petit malin, tapageur, kitsch, crâneur à mort. Et pourtant, il y a une énergie là-dedans, une sincérité, qui réussit finalement à remporter le bout de gras. J’ai aimé cette façon très libre que Xavier Dolan a de raconter son histoire. On sent qu’il fait ce dont il a envie, en se foutant des conventions, sans aucune inhibition. Ca rate beaucoup, et puis de temps en temps, ça fonctionne vraiment bien, et Xavier Dolan réussit à atteindre quelque chose de très sensible. Ce romantisme échevelé, à la fois maladroit et déchirant (comme d’ailleurs l’est le personnage de Laurence) a complètement renversé mon coeur de midinette. Et il a suffi d’une brique rose peinte sur un mur pour déclencher la pompe à larmes. Bancal mais touchant.

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