d’Ann Beattie.
C’est impossible de connaître quelqu’un, (…). On ne peut jamais en savoir plus sur sa vie que ce qu’on imagine en regardant sa photographie.
Jane est jeune et brillante, son diplôme en poche elle plaque son petit ami roots pour un écrivain deux fois plus âgé qu’elle, charmeur et riche. Parcours initiatique, roman d’apprentissage et conte cruel, Promenades avec les hommes est un peu tout ça à la fois.
Petite chose classieuse d’une centaine de pages, le roman, ou plutôt la longue nouvelle, est ricaine à mort dans son approche de l’humanité. Pas d’incursion poussée dans le psychisme de ses personnages, ce sont les gestes et les actes qui comptent, qui deviennent le révélateur des pensées et tourments intimes. Le début est un peu confus, mais le livre se met soudain à décoller lorsque Jane commence à rejouer sa vie comme s’il s’agissait d’un film. Il y a dans ce passage probablement un des plus beaux plans imaginaires de cinéma. Ann Beattie progresse dès lors par petites touches, avec un art consommé de l’ellipse. C’est beau, intelligent, d’une grande élégance et compréhension de l’humain. Alors certes, on ne retrouve pas là-dedans la noirceur et les splendeurs de maître Yates, la traduction m’a paru par moments vraiment curieuse, mais tout de même une bonne introduction à l’oeuvre d’Ann Beattie que j’ai bien envie de découvrir plus avant.
Ed. Christian Bourgois (à qui je donne un mauvais point pour le prix exorbitant de ce petit livre)
Trad. Anne Rabinovitch
J’ai moi aussi aimé cette construction à la façon d’un film (je viens de terminer ma lecture mais mon billet n’est programmé qu’en janvier). Je trouve que ce court livre ne manque pas d’intérêt, c’est une curiosité en tout cas. Je ne suis pas mécontente de lire ici un avis positif, j’ai l’impression que nous sommes peu à avoir apprécié.
Oui, je crois me souvenir que j’avais trouvé ça intéressant. Bienvenue ici !