de Dermot Bolger.
Non non et non. Impossible. Mais pourquoi ? Pourquoi le roman en lequel je croyais le plus dans les cinq livres reçus pour le Prix du roman fnac se révèle-t-il bien plus que décevant ?
Parce que sur le papier, ça sentait plutôt très très bon : une bonne maison d’édition, un auteur irlandais qui a de la gueule et de la bouteille, un joli titre (du moins en VO, la VF aurait dû me mettre sur la voie du traquenard), une histoire comme on les aime mettant en scène des personnages cassés, ballottés entre leurs histoires et la grande Histoire. Bref, tout pour entamer confiant et avide la lecture de ce livre si prometteur.
Mais dès le départ, c’est compliqué. Ecriture cryptique et lourdingue (à moins que ce ne soit la traduction ou la lecture sur épreuves non corrigées), dialogues tout droit sortis des Feux de l’amour dublinois,
-Depuis que Sophie est partie, j’ai besoin d’espace pour commettre mes propres erreurs et découvrir par moi-même certaines choses sur moi. Ne peux-tu pas me dire que tu m’aimes (…) ?
-Je ne peux plus vivre dans le mensonge, dit Chris.
(non mais franchement, au secours, à l’aide), structure et narration inutilement complexifiées. Le livre regorge d’ambitions et de bonnes intentions, navigue entre bluette, drame social, politique et économique, polar, roman d’apprentissage, mais échoue à peu près partout. A trop vouloir raconter, on s’y perd, les rebondissements sont parachutés comme c’est pas possible. Bref, c’est bien laborieux tout ça. Je suis allée au bout en serrant les dents. Ma prochaine Guinness, je ne l’aurais pas volée, je vous le dis.
Ed. Joëlle Losfeld
Trad. Marie-Hélène Dumas