Chronique film : Ensemble nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour…

de Pascal Thomas

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Sortir des aventures de Prudence et Bélisaire Beresford n’est pas une mince affaire pour Pascal Thomas. Revenant à un concept plus « modeste », Pascal Thomas peine à retrouver le rythme loufoque qu’il avait réussi à insuffler à ses précédents films. Il s’est lancé dans une comédie décalée, volontairement très modeste, mais servie par des acteurs au petit poil (et une très bonne costumière, si si, je vous assure, et pourtant, c’est pas vraiment mon truc de remarquer les costumes, et une très bonne musique).

Dorothée et Nicolas tombent amoureux lors d’un festival de danses folkloriques. Malheureusement, il est catalan, elle est poitevine (je crois). Mais le petit coiffeur part rejoindre sa belle à travers champs pour enfin vivre une très, très grande histoire d’amour.

Probablement sous le charme de ses acteurs (et avec raison, Marina Hands et Julien Doré sont assez irrésistibles), Thomas ne réussit pas à trouver une rigueur de mise en scène et un rythme essentiel à toute bonne comédie. Le film alterne moments poilants, et grandes longueurs que les acteurs seuls n’arrivent pas à sauver tout à fait. Rien de calamiteux certes, on ne s’ennuie pas vraiment, mais on ne se passionne pas non plus. Et surtout on se désole que le metteur en scène au petit poil de Mon petit doigt m’a dit ou Le crime est notre affaire n’ait pas autant poilsé cette nouvelle comédie, qui avait pourtant toutes les bonnes cartes en main au départ (scénar, acteurs, équipes techniques…).

Un joli moment cependant, avec de beaux personnages.

Chronique film : Le crime est notre affaire

de Pascal Thomas.


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Bon moi je suis fan de cette fantaisie rondement menée, comme je l’ai été, et sans doute plus que je ne l’ai été par la première (Mon petit doigt m’a dit). Depuis la retraite, Prudence et Bélisaire Beresford s’ennuient. Enfin surtout Prudence, qui sirote avec méthode et à la chaîne des Whiskys secs, en appelant le crime de ses voeux. La tante Babeth, chasseuse de papillons professionnelle (impayable Annie Cordy, dans une forme incroyable), heureusement, va remédier à cet état de fait, en apportant un meurtre tout chaud, qui ne demande qu’à être résolu. Prudence en oublie entièrement la signification de son prénom.

La réussite du film tient tout d’abord, évidemment, au couple magnifique Dussolier/Frot. Libres, politiquement incorrects (la retraite les emmerde, un goût pour les crimes plus que morbide, détestant leur progéniture…), ils constituent sans aucun doute le duo loufoque le plus réussi du cinéma français (Azéma/Darroussin n’étaient pas mal non plus certes). Il faut voir Dussolier en kilt, vivant un remake de 7 ans de réflexion, ou Frot semblant mimer comme dans un film muet la découverte d’un cadavre. C’est assez impayable.

L’intrigue a d’ailleurs, finalement, assez peu d’importance Thomas préférant centrer son film sur son couple phare, et sur son atmosphère. Car Le crime est notre affaire est un grand film d’ambiance, Thomas donne un vrai coup de boost à sa mise en scène, lorgne vers le muet et les grands maîtres, pour créer un univers visuel et sonore très fort. La scène du meurtre (Tante Babeth assiste au meurtre qui se déroule dans un train qui croise le sien), ou lorsque Frot visite de nuit un musée privé remplit d’antiquités, constituent autant de scènes très impressionnantes, avec un travail sur le son vraiment formidable. Le film fourmille de mille détails de bruitages, de décors (très beaux décors d’ailleurs), de personnages (que des beaux acteurs là-dedans), qui en font une fantaisie très riche et personnelle et dont la légèreté ne rime en aucune façon avec niaiserie. Bien bien.