Chronique film : Django Unchained

de Quentin Tarantino.

djangoOn s’imagine la séance durant laquelle Tarantino survolté expose à ses producteurs revenus de tout le pitch de Django Unchained, à coup de Fucking revenge of the bloody black man before the fucking secession war travelling with a bloody german dandy killer. Et contrairement à Zero Dark Thirty, durant lequel je n’ai cessé de me demander à quoi pouvait bien servir ce film, la réponse avec Django Unchained est évidente : mais parce que c’est fun. Et par dessus le marché, le film est très loin d’être une complète crétinerie, et revêt même parfois une puissance symbolique assez ravageuse. Continuer la lecture de Chronique film : Django Unchained

Chronique film : Inglourious basterds

de Quentin Tarantino.


Clique sur le tas de scalps.

Bon, que dire de ce film : il n’a pas eu la palme d’or, et c’est absolument normal. Très long, le film navigue entre brillantes fulgurances à la mise en scène incroyable, et moments très plats sans beaucoup d’intérêt. Le film est très long, 2h30. On ne s’ennuie pas vraiment, mais on passe quand même tout le film à se dire « ok, mais pourquoi faire ? ». Tarantino s’essaie à une mise en scène plus diversifiée que d’habitude, et ça lui va plutôt bien, le film est assez beau quand il se pose notamment. Malheureusement, il y glisse certains de ses trucs de petits malins, déséquilibrant ainsi l’ensemble, ça part du coup dans tous les sens, et le film est effectivement très « bâtard » et peu glorieux.

On se fout un peu des innombrables invraisemblances et des libertés avec l’histoire, même si certaines sont quand même limites. Heureusement que le film sort après les examens, sinon, ça aurait donné d’excellentes perles du bac. Mais ce qui dérange le plus, c’est vraiment l’impossibilité de décrypter le pourquoi de l’affaire : ni hommage aux films noirs, ni aux films d’actions asiatiques, ni divertissement pur, ni (malgré la musique du grand Ennio Morricone et quelques plans à la Leone) au western, ou plutôt hommage à tout ça à la fois, on ne réussit pas à trouver une véritable accroche à tout ce binz. Tarantino manque de fil conducteur et de rigueur dans son projet, se contentant d’alterner scènes de suspense, scènes sanguinolentes et scènes spectaculaires.

Tout ça est très bien fait, accompagné d’une musique heureusement impeccable, et d’un acteur effectivement impressionnant, mais ça ne fait pas un film. Tarantino s’essouffle. Le fin d’une époque ?

Chronique film : Boulevard de la mort

de Quentin Tarantino

BDLM est un pur film de gosse. L’action tient en peu de mots. Un vilain méchant balafré qui fait peur s’amuse à trucider au moyen de sa voiture pas belle, des groupes de filles toutes plus canons les unes que les autres, mais dotées d’une logorrhée verbale peu commune. Jusqu’au jour, où… il tombe sur une bande de grues encore plus folles que lui. Bref c’est pas bien lourd comme intrigue, mais ça tient assez bien ses 1h50.

Divisé en deux parties bien distinctes, la première est vraiment réussie et jouissive, la seconde un peu longuette (dans le genre poursuite en voiture, on a le droit de préférer Duel, hein, y’a quand même pas photo). Heureusement, la dernière minute relève assez brillamment et intelligemment le truc.

Plein de choses très réussies dans ce film, et assez marrantes. D’abord, les flottements temporels. Tourné comme un nanar des 70’s, film rayé, faux raccords, passage subit en noir et blanc, décors hors-d’âge, dialogues anachroniques, le film se passe pourtant bien de nos jours, avec le passage léger mais répété d’un téléphone portable textotant. On est dans un univers assez unique, fait de bric et de broc, de références d’hier, et d’objets d’aujourd’hui, bref, on est bien chez Tarantino, et pas ailleurs (il s’est d’ailleurs donné le petit, mais symbolique rôle du patron de bar).

Formidables également, toutes les actrices. Si je ne m’abuse, elles sont à peu près toutes passées par la série TV, pire que de la série B (autre référence indirecte ?). J’ai repéré des transfuges de Charmed, Les Experts à Pétaouchnok, p’tet Grey’s Anatomy et Tru Calling… à vérifier. Choix malin, car bien dirigées, elles sont parfaites (un peu trop physiquement d’ailleurs, c’est limite insultant pour les moins d’1m75 et plus de 50kg, à quand un Tarantino avec une ménagère popotte mais énervée ?).

Enfin, il faut bien dire que tout le film tient surtout sur ces dialogues interminables et hilarants. Ca part dans tous les sens, on y comprend pas grand-chose, et c’est émaillé d’un vocabulaire poético-vulgaire absolument fendard (à voir en VO obligatoirement). Les actrices débitent ça avec un naturel, et un phrasé vraiment intéressant, très fluide et chantant, sans aucun temps mort, limite musical. En parlant de musique, j’allais oublier la bande-son, nickel, comme d’hab.

Ca n’est pas du niveau de Pulp, on est d’accord, mais plus de l’ordre de la farce expérimentale entre potes. C’est léger et je ne pense pas qu’il faille chercher une morale à l’histoire (ou alors, les femmes sont l’avenir de l’Homme… mais des femmes comme ça, en même temps, j’ai franchement des doutes). En résumé, un film parfait pour le lavage de cerveau du dimanche.