de François Ozon.
Honnêtement, allez voir Potiche demande un certain courage, voire abnégation. J’y suis plus allée pour voir le dernier Ozon, que pour me faire plaisir. C’est sans doute grâce à cette totale absence d’attentes particulières que cette Potiche a constitué un fort agréable moment. Certes, le film est plus dans la lignée de l’abominable Huit femmes que de Sous le sable ou Le Refuge, cependant, il évite ici le laisser-aller désagréable de Huit femmes (et son admiration béate pour ces actrices qu’il oubliait de diriger). Il reprend une pièce de boulevard des années 70, et la met en scène au millième degré, mais avec beaucoup de sérieux.
Très belle reconstitution, très fine dans ses détails (costumes parfaits, décors au poil), Ozon réussit surtout ici à canaliser ses acteurs. Le botox de Deneuve se résorbe un peu, et elle est nettement plus expressive, Depardieu étonnamment sobre, Luchini presque discret, et surtout un trio de seconds rôles parfaits : Judith Godrèche et ses inénarrables cheveux, Karine Viard en secrétaire qui se réveille de la tyrannie de son patron, ou Jérémie Rénier moulé dans ses petits pulls jacquards. Certes la pièce n’est pas des plus fines, vieillotte, sans doute machiste et réac, certes, les adaptations à la sauce Ségolène/Sarkozy d’Ozon sont très appuyées, mais le millième degré ici, et la bouteille des acteurs font qu’on sourit souvent, voire qu’on rit carrément de temps en temps.
Et puis il y a des flashbacks très réussis parsemés dans le film, et nous faisant découvrir le passé finalement tumultueux de la jeune Deneuve, pas si potiche que ça (un des flashbacks éclaire d’ailleurs le petit sourire de Deneuve dans la scène inaugurale lorsqu’elle voit deux lapins en plein crac-crac). Et puis il y a ces hommages multiples au cinéma (des Parapluies de Cherbourg au Dernier Metro), qui sont touchants. Certes un peu limité dans ses ambitions, Potiche reste cependant une comédie tout à fait recommandable, légère, qui se déguste juste pour le plaisir. Déjà pas mal en ces temps troublés.
A lire, la critique du film dans Télérama, assez intéressante dans son interprétation. Finalement pas si creux le divertissement.
Cette phrase m’inquiète « Le botox de Deneuve se résorbe un peu ». J’hésite encore
bref tu as aimé
Résorbationnage
OliCo : pourquoi ? c’est plutôt bien, elle redevient presque humaine.
Gérard : voilà, c’est ça. Je me demande bien pourquoi je m’enquiquine à écrire en fait, tu résumes bien
« Presque »
J’hésite encore plus maintenant
Rhooo.
Olico : bon, je ne dis plus rien alors !